Dans un éditorial publié ce mercredi, le quotidien français Le Monde répond par la négative à une requête du ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, qui a demandé à la presse de lui transmettre ses fichiers "Offshore Leaks".
Le quotidien français Le Monde, comme le quotidien belge Le Soir, refusent de fournir à la justice de leurs pays leurs fichiers "Offshore Leaks", comme cela leur a été demandé.
"Protection des sources, protection de la mission d'information, sobre et rigoureuse, qui est la nôtre : pour ces deux raisons, Le Monde rejette fermement - comme l'ont fait les autres médias travaillant sur "Offshore Leaks" - toute demande, qu'elle soit judiciaire ou gouvernementale, de transmission de données", écrit mercredi le journal Le Monde dans un éditorial.
Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, avait demandé mardi à la presse de communiquer à la justice les dossiers "Offshore Leaks" en sa possession, avec les noms des contribuables français ayant un compte à l'étranger non déclaré, "de manière à ce que la justice puisse faire son travail".
Protection des sources
"Le propos n'a été ni nuancé ni corrigé par d'autres autorités de l'État, réagit Le Monde. On peut donc en déduire qu'il exprime la position du gouvernement : le problème, c'est la presse. Ou, plus exactement, Le Monde, seul journal français à avoir eu accès à la masse de 2,5 millions de documents dits Offshore Leaks qui ont été recueillis par un consortium international de journalistes d'investigation".
"La presse, donc, deviendrait suspecte d'entrave à la justice si elle ne coopère pas ? Cette approche est pour le moins surprenante", poursuit le quotidien du soir.
En Belgique, le quotidien Le Soir a également indiqué mardi qu'il ne pouvait "répondre favorablement" à la requête du procureur de Bruxelles, qui lui a demandé "de mettre à la disposition de la justice une copie des fichiers informatisés" dont le journal a fait état dans son édition du 4 avril.
"Le journaliste a l'obligation de protéger ses sources. Livrer un fichier comporte le risque de permettre l'identification de la personne qui est à la source de la fuite originelle", a rappelé Le Soir sur son site internet.
Avec dépêches