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Séoul relève son niveau d'alerte militaire face aux menaces du Nord

La Corée du Sud a annoncé avoir relevé d'un cran son niveau de surveillance militaire face aux menaces venues du Nord. Appuyé par la Chine et la Russie, Séoul dit tenter de convaincre Pyongyang de "changer d'attitude".

La Corée du Sud a dit mercredi avoir demandé à la Chine d’intervenir pour inciter les dirigeants nord-coréens à changer d’attitude après une série de déclarations véhémentes qui ont incité Séoul à relever son niveau de surveillance des activités en Corée du Nord.

La décision de renforcer la surveillance a été prise après que les autorités de Pyongyang ont déplacé un ou deux missiles à longue portée sans doute en vue d’un tir, rapporte l’agence de presse Yonhap.

L’amiral Samuel Locklear, commandant des forces américaines dans le Pacifique, a dit penser que les Nord-Coréens ont déplacé un nombre indéterminé de missiles Musudan sur la côte orientale du pays.

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"À Séoul, la vigilance est de mise"
Séoul relève son niveau d'alerte militaire face aux menaces du Nord

"Notre hypothèse de travail est qu’il y a deux missiles qui seraient préparés afin d’être lancés", a déclaré un responsable de l’administration américaine sous le sceau de l’anonymat.

Depuis plusieurs semaines, le régime communiste de Pyongyang lance des menaces quasiment quotidiennes à l’adresse des Etats-Unis et de la Corée du Sud.

Ces menaces semblent avant tout destinées à asseoir l’autorité en interne du nouveau dirigeant Kim Jong-un.

Le commandement des forces conjointes à Séoul a relevé d’un cran son niveau de surveillance Watchcon 3, ce qui prévoit une augmentation du nombre des personnels affectés aux tâches de renseignement, a déclaré un militaire de haut rang à Yonhap.

"Il y a des signes clairs indiquant que le Nord pourrait tirer simultanément des missiles Musudan, Scud et Nodong", a ajouté ce gradé.

Pyongyang a testé à de nombreuses reprises des missiles Scud à courte portée mais on ignore de combien de missiles Nodong et Musudan (d’une portée de 3.000 à 3.500 km) il dispose.

Canaux diplomatiques

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères a indiqué lors d’une audience parlementaire qu’il travaillait via les canaux diplomatiques pour tenter de calmer les Nord-Coréens.

"Grâce à une étroite coordination avec la Chine et la Russie, le gouvernement coréen continue ses efforts pour convaincre la Corée du Nord de changer d’attitude", a dit Yun Byung-se.

La Chine est l’un des seuls alliés politiques et le premier partenaire commercial de la Corée du Nord.

Cette dernière a multiplié les déclarations agressives depuis que le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé de nouvelles sanctions après l’essai nucléaire souterrain auquel elle a procédé en février.

Elle a même menacé les Etats-Unis d’une frappe nucléaire, chose qu’elle n’a pas la capacité de faire, et s’est déclarée en état de guerre contre la Corée du Sud.

Mardi, Pyongyang a invité les ressortissants étrangers à quitter le pays afin de ne pas être pris dans le piège d’une "guerre thermonucléaire".

Un appel visant à un départ des diplomates en poste dans la capitale avait été précédemment lancé.

D’autre part, le Nord a décidé la fermeture du parc industriel de Kaesong, ilôt d’activité économique en territoire nord-coréen, géré conjointement avec le Sud.

Les observateurs estiment que les tensions actuelles devraient se poursuivre jusqu’à la fin avril lorsque les manoeuvres annuelles conjointes des armées américaines et sud-coréennes prendront fin.

Cette rhétorique belliqueuse intervient juste avant le premier anniversaire de l’accession au pouvoir de Kim Jong-un.

Reuters