
La Corée du Nord a annoncé la suspension temporaire des activités du site industriel intercoréen de Kaesong et le retrait de ses employés. Une décision qualifiée "d'injustifiable" par Séoul, alors que la tension reste vive dans la péninsule.
Pyongyang a annoncé lundi 8 avril la suspension des activités du complexe industriel intercoréen de Kaesong et le retrait du site des 53 000 employés nord-coréens, nouveau signe de la tension régnant dans la péninsule. Séoul, qui a multiplié les déclarations contradictoires sur l'éventualité d'un nouvel essai nucléaire nord-coréen, a qualifié ces décisions "d'injustifiables".
"Nous allons retirer tous nos employés de la zone" de Kaesong, a annoncé Kim Yang-gon, un haut responsable du Parti communiste. Pyongyang va aussi "suspendre temporairement les activités" de ce site industriel qui se trouve à 10 kilomètres de la frontière, en territoire nord-coréen, et "étudier la question" de la poursuite de son activité ou de sa fermeture, a-t-il ajouté.
"Une décision unilatérale injustifiable"
Séoul a réagi vivement à ces annonces de Pyongyang. "La décision unilatérale de la Corée du Nord de faire appliquer cette décision ne peut être justifiée de quelque manière que ce soit et la Corée du Nord sera tenue responsable de toutes les conséquences", a déclaré le ministère sud-coréen de l'Unification.
Précieuse source de devises étrangères, le complexe intercoréen de Kaesong n'a fermé ses portes qu'à une seule reprise depuis sa création en 2004 - une journée en 2009 - malgré les crises répétées sur la péninsule. Pyongyang en avait alors bloqué l'accès pour protester contre des manœuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes.
Depuis mercredi dernier, le Nord interdit l'accès de Kaesong au personnel sud-coréen et aux camions de livraison. Pour le moment, 13 des 123 entreprises sud-coréennes présentes sur le site ont interrompu leur production, faute de matières premières. Plus de 300 cadres sud-coréens ont également quitté le complexe depuis le milieu de la semaine dernière.
Séoul dément l'imminence d'un quatrième essai nucléaire
Ces annonces interviennent alors que des déclarations contradictoires se sont succédé lundi à Séoul sur la question de l'imminence d'un quatrième essai nucléaire nord-coréen, moins de deux mois après le troisième.
La Corée du Sud a démenti s'attendre à un quatrième essai. Plus tôt, un journal sud-coréen avait pourtant fait état de mouvements sur le site d'expérimentation atomique nord-coréen similaires à ceux ayant eu lieu avant les précédents essais.
"Nous n'avons pas relevé de mouvements inhabituels qui nous donneraient à penser que (la Corée du Nord) a l'intention de procéder à un essai nucléaire", a déclaré un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.
Un contexte de fortes tensions
Furieux du nouveau train de sanctions adopté par l'ONU après l'essai nucléaire de février et des manœuvres militaires conjointes en cours entre les États-Unis et la Corée du Sud, Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses.
Le régime communiste a notamment menacé d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des intérêts américains.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé lundi la Corée du Nord à éviter toute "nouvelle provocation".
Avec dépêches