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En dépit de plusieurs procédures judiciaires à son encontre, Pervez Musharraf est candidat aux élections générales dans la circonscription de Chitral dans le nord du Pakistan. Après quatre ans d’exil, il est arrivé dans son pays le 24 mars dernier.

À peine rentré au Pakistan, Pervez Musharraf fait son retour sur la scène politique. Après quatre ans d’exil entre Londres et Dubaï, l'ancien président pakistanais a été autorisé, dimanche 7 avril, à se présenter aux élections législatives dans la circonscription de Chitral, petite ville du nord du pays où il a toutes ses chances d'être élu. Le premier tour du scrutin aura lieu le 11 mai.

Mis en cause pour les meurtres du chef indépendantiste de la province instable du Baloutchistan Akbar Bugti, en 2006, et de Benazir Bhutto, en 2007, cette candidature pourrait surprendre, mais les fonctionnaires de la circonscription de Chitral disent n’appliquer que la loi. "Ses documents sont en règle. Il n'est pas condamné pour le moment donc nous ne pouvons le disqualifier", a déclaré l'assesseur électoral Jamal Khan.

Bien que la justice pakistanaise ait gelé temporairement les mandats d'arrêt contre Pervez Musharraf, le sursis pourrait être de courte durée. La Cour suprême a ordonné la comparution dès mardi de l'ancien président dans le cadre d'une audience sur des allégations de "trahison". Des avocats lui reprochent d'avoir "trahi" la Constitution en imposant l'état d'urgence à la suite du coup d'État l'ayant porté au pouvoir en 1999.

Candidat dans trois autres circonscriptions

En parallèle, une autre candidature de Musharraf aux législatives, dans la circonscription rurale de Kasur, située dans la province du Pendjab, a été, cette fois-ci, "rejetée" car des avocats ont déposé des plaintes formelles contre l'ancien président en vertu des articles 62 et 63 de la Constitution.

Même chose dans son fief de Karachi où un représentant de son parti, l'APML (All Pakistan Muslim League), a dénoncé une "décision partiale".

Dans le système pakistanais, une personne peut être candidate dans plusieurs circonscriptions pour la même élection. La plainte à Kasur n'a donc aucun impact pour l'instant sur la candidature de Musharraf à Islamabad où une décision est attendue.

Menaces de mort des Taliban

En plus de ses ennuis judiciaires, Musharraf est également sous le coup de menaces proférées par les Taliban qui ont prévenu, avant son retour d’exil il y a deux semaines, qu’ils le tueraient s’il rentrait au Pakistan.

"Je ne me sens pas nerveux, mais je suis préoccupé par certaines inconnues" liées au "terrorisme", à l'"extrémisme", aux "procédures judiciaires" et à "mon résultat aux élections", avait alors déclaré l’ex-chef de l’État, juste avant de fouler à nouveau le sol pakistanais.

Contraint à la démission en 2008 après des législatives perdues par son parti, Pervez Musharraf a survécu à trois attentats durant ses années au pouvoir.

Avec dépêches