Selon le quotidien suisse Le Temps, Jérôme Cahuzac est passé aux aveux après que ses avocats ont eu accès aux résultats d'une enquête judiciaire menée en Suisse. Celle-ci a permis d'établir l'existence d'un compte non déclaré à son nom.
L'enquête judiciaire menée en Suisse a permis d'établir l'existence du compte non déclaré de M. Jérôme Cahuzac à la suite de perquisitions à la banque UBS et chez la société Reyl et Cie, a indiqué mercredi le quotidien suisse Le Temps.
Ce sont les résultats de ces investigations, auxquels ont eu accès les avocats de M. Cahuzac qui expliquent son changement de position et ses aveux, affirme Le Temps. Ces informations n'ont pas encore été transmises à la justice française, a précisé au journal le procureur de Genève.
L'ex-ministre français du Budget Jérôme Cahuzac, inculpé pour blanchiment de fraude fiscale, a reconnu mardi avoir menti aux plus hautes autorités de l'Etat, éclaboussant le gouvernement du président socialiste François Hollande et déclenchant une tempête politique.
Jérôme Cahuzac, accusé par des informations de presse de détenir un compte à l'étranger non déclaré, avait toujours affirmé jusque-là être innocent. Il avait démissionné de son poste le 19 mars, après que le parquet eut annoncé l'ouverture d'une information judiciaire sur son affaire;
Le 12 mars le ministère public genevois a été saisi d'une demande d'entraide pénale internationale par le parquet de Paris. Une perquisition a été menée à une date non précisée par le quotidien auprès de la banque UBS et de la petite banque privée Reyl et Cie, connue sur la place genevoise pour sa clientèle non résidente en Suisse. "Nous avons trouvé ce que nous cherchions", a déclaré au Temps le procureur Jean-Bernard Schmid. "Les banques ont coopéré, elles ne sont pas incriminées, puisqu'elles n'ont finalement rien fait de pénalement répréhensible. Elles ont simplement répondu à nos demandes et nous avons trouvé ce que nous cherchions", a-t-il dit.
Le procureur a refusé d'entrer dans les détails, renvoyant aux informations des médias français. Selon Le Canard enchaîné l'ex-ministre avait ouvert ce compte auprès de l'UBS à Genève au début des années 90. Il aurait été fermé à la fin de l'année 2000 et l'argent transféré auprès de Reyl et Cie, toujours à Genève. En 2010 il aurait été fermé et déplacé vers la succursale de cet établissement à Singapour.
"Dans la mesure où la législation suisse en matière d'entraide impose d'informer la personne visée, l'avocat de M. Cahuzac avait accès au dossier. Il a donc été informé de ce que nous avons trouvé et en a de toute évidence tiré les conséquences. Nous n'avons cependant transmis aucune information à ce jour aux autorités judiciaires françaises et nous n'avons pas non plus ouvert de procédure pénale en Suisse", a déclaré au Temps le procureur de Genève.
AFP