
En marge de la visite de la présidente Gloria Arroyo dans le sud du pays, des combats opposant des rebelles du Front Moro islamique de libération (Milf) et l'armée ont fait 27 morts, dont une vingtaine parmi les séparatistes.
AFP - Vingt séparatistes musulmans et sept soldats philippins ont été tués lors de combats dans le sud des Philippines, au cours d'une visite dans la région de la présidente Gloria Arroyo, a indiqué samedi un porte-parole de l'armée.
Une soixantaine de rebelles du Front Moro islamique de libération (MILF) ont attaqué une patrouille jeudi près de la ville de Mamasapano, à environ 10 km de la capitale provinciale Cotabato, où était prévue une visite de la présidente Arroyo, a expliqué le lieutenant-colonel Jonathan Ponce.
Mme Arroyo a effectué sa visite vendredi, malgré l'intensification des combats qui ont fait 20 morts dans les rangs du MILF, a-t-il ajouté. Sept soldats philippins ont également été tués et cinq blessés et hospitalisés.
"Des opérations de nettoyage sont toujours en cours", a poursuivi le lieutenant-colonel Ponce, précisant que l'armée poursuivait les rebelles qui se sont scindés en petits groupes et se sont dispersés dans une zone marécageuse.
Selon le colonel Marlou Salazar, commandant de la brigade impliquée dans les combats, les rebelles continuaient samedi matin de tirer des obus de mortier sur les positions de l'armée.
Mme Arroyo était au courant des combats en cours durant sa visite dans la province de Maguindanao, a indiqué un responsable provincial.
"La présidente est apparue peu soucieuse quant à sa sécurité, mais de toute façon les combats se déroulaient assez loin", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du MILF, Eid Kabalu, a confirmé les combats, sans fournir de bilan, mais a affirmé que l'armée en était à l'origine après avoir attaqué une communauté villageoise où vivaient certains parents de rebelles.
L'armée a elle affirmé que l'attaque avait été menée par Ameril Umbrakato, un dirigeant de l'aile dure du MILF et l'un des hommes les plus recherchés du pays depuis une série d'attaques meurtrières contre des communautés chrétiennes de la province l'an dernier, qui avaient fait des dizaines de morts et déplacé 600.000 personnes.
Ces violences avaient été déclenchées par une décision de la Cour suprême qui avait déclaré illégal un projet d'accord de paix proposé par la présidente Arroyo pour mettre fin à quatre décennies d'insurrection dans cette région, foyer de la minorité musulmane aux Philippines, pays à majorité catholique.
L'accord aurait accordé aux Musulmans le contrôle de larges parts du sud philippin, région où les Musulmans sont désormais minoritaires en raison de l'installation de nombreux catholiques.