![L'ONU se prononce sur une force de "neutralisation" en RDC L'ONU se prononce sur une force de "neutralisation" en RDC](/data/posts/2022/07/18/1658133089_L-ONU-se-prononce-sur-une-force-de-neutralisation-en-RDC.jpg)
Une résolution qui renforce le mandat de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) doit être votée jeudi. Elle permettrait de créer une brigade spéciale d'intervention pour combattre les groupes armés dans l'est du pays.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer, ce jeudi, sur le renforcement de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco). Ce nouveau mandat, qui serait prolongé jusqu’en mars 2014, permettrait de créer une "brigade d’intervention" chargée de neutraliser les groupes armés dans l’est du pays.
Pour la première fois, selon ce texte présenté par la France, l’ONU mettrait ainsi en place une force offensive et non plus seulement défensive. Cette brigade, qui devrait compter 2 500 hommes et être basée à Goma, aurait pour tâche de mener des opérations ciblées pour "stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer".
Jusqu’à présent, la principale mission de la Monusco concernait la protection des civils. Les Casques bleus n’avaient pas le droit d’ouvrir le feu à moins d’être attaqués. Mais ces forces de maintien de la paix ont été vivement critiquées pour ne pas avoir freiné l’arrivée du M23, l’un des principaux groupes rebelles actifs dans la région du Nord-Kivu, jusqu’à Goma et pour ne pas avoir empêcher les violences qui ont suivi.
Les réticences de certains pays
Selon les diplomates, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique seraient d’ores et déjà prêts à fournir des troupes pour cette nouvelle brigade d’intervention. D’autres pays se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques.
Ils s’interrogent sur l’utilité d’une telle force d’intervention après la scission du mouvement M23 et la reddition de celui qui était considéré comme l’un de ses principaux animateurs, Bosco Ntaganda, qui a été livré à la Cour pénale internationale.
Les États-Unis doutent également que la Monusco soit capable de chasser les autres groupes rebelles du Nord-Kivu, tandis que la Russie et la Chine soulèvent des objections de principe sur le thème de la non-ingérence.
"Les pays contributeurs de troupes se demandent si tout cela est vraiment nécessaire désormais. Mais la brigade est censée lutter contre tous les groupes armés. Si ce n’est pas le M23, ce sera un autre groupe et la situation ne va pas s’améliorer comme par magie", a ainsi expliqué à Reuters un diplomate, sous couvert d’anonymat.
En réponse à ces réticences, le texte du projet de résolution insiste sur le fait que cette brigade "sera établie à titre exceptionnel et qu’elle ne créera pas de précédent ou de préjudices concernant les principes des opérations de maintien de la paix".