Le ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, a annoncé sa démission pour protester contre la décision de Rome de renvoyer en Inde deux ressortissants italiens accusés d'avoir tué des pêcheurs indiens.
Le chef de la diplomatie italienne, Giulio Terzi, a annoncé mardi sa démission pour exprimer son désaccord avec la décision du gouvernement de renvoyer en Inde deux militaires italiens accusés d'avoir tué par erreur deux pêcheurs indiens.
"Je démissionne car cela fait 40 ans que je considère qu'il faut sauvegarder l'honorabilité du pays, des forces armées et de la diplomatie italienne", a déclaré le ministre à la Chambre des députés, se disant "solidaire des deux fusiliers marins et de leurs familles".
Le ministre s'est dit "en désaccord" avec la position adoptée par le gouvernement de renvoyer les deux soldats en Inde le 22 mars, mais avoir attendu l'audition parlementaire pour faire connaître sa position.
Le ministre de la Défense, Giampaolo Di Paola, auditionné juste après son homologue, a exclu pour sa part de quitter ses fonctions, soulignant "ne pas vouloir abandonner un navire en difficulté".
Juste après l'annonce à sensation du chef de la diplomatie, l'opposition a réclamé la présence en séance parlementaire du chef du gouvernement, Mario Monti.
Les deux militaires sont poursuivis pour avoir tué deux pêcheurs indiens, qu'ils disent avoir pris pour des pirates, alors qu'ils assuraient la sécurité d'un pétrolier italien au large des côtes du sud-ouest de l'Inde le 15 février 2012.
Leur retour en Inde était intervenu vendredi après une volte-face de dernière minute de l'Italie, jusque là opposée à la tenue d'un procès de ses soldats dans ce pays. La décision de les y renvoyer avait été prise après que le gouvernement italien eut reçu des assurances qu'ils n'encouraient pas la peine capitale.
Massimiliano Latorre et Salvatore Girone avaient été autorisés par la justice indienne à retourner en Italie pour voter aux élections de fin février, avec la promesse de revenir en Inde d'ici au 22 mars. L'ambassadeur d'Italie en Inde, Daniele Mancini, s'était porté garant de leur retour.
Mais le 11 mars, l'Italie annonçait qu'ils ne reviendraient pas, compte tenu de "la controverse internationale entre les deux Etats".
L'Italie estime que l'affaire ne relève pas de la justice indienne, les faits s'étant produits, selon Rome, dans les eaux internationales.
Cette position a provoqué la colère des autorités indiennes, qui avaient décidé d'empêcher l'ambassadeur d'Italie de quitter l'Inde, générant une vive tension entre les deux capitales.
AFP