Grande première au sommet annuel des chefs d'État arabes, ce mardi, au Qatar : le chef de la Coalition nationale syrienne occupe le siège de la Syrie à la Ligue arabe, vacant depuis que le pays a été suspendu de l'organisation en novembre 2011.
L'image est historique. Le président de la Coalition nationale syrienne (CNS), Moaz al-Khatib, occupe le siège de la Syrie à la Ligue arabe, à l'occasion du sommet annuel des chefs d'État arabes qui s'est ouvert ce mardi, à Doha, au Qatar. Derrière lui se trouvent trois autres dirigeants de la principale composante de l'opposition syrienne : Souhair al-Atassi, Georges Sabra et le Premier ministre intérimaire récemment élu, Ghassan Hitto. Posé sur la table, le drapeau de la révolution syrienne a également remplacé celui du régime de Damas.
Dans son discours prononcé "au nom du peuple syrien", Ahmad Moaz al-Khatib a insisté sur le fait que les Syriens devaient décider seuls de leur avenir.
"Le peuple syrien choisira celui qui le dirigera et la manière dont il sera gouverné. Aucun pays étranger ne le fera à sa place", a déclaré M. Khatib.
Divergences au sein de la Coalition
Le président de la CNS avait annoncé dimanche sa démission avant de confirmer sa participation au sommet. Jusqu'à présent peu disert sur les raisons de son départ,
l'ancien imam de la grande mosquée des Omeyyades, dont une offre de solution négociée à Bachar al-Assad a récemment été désavouée par la CNS, a assuré sur Al-Djazira qu'il n'avait pas démissionné en raison de divergences internes.
Il a toutefois concédé à la chaîne qatarie que la désignation d'un gouvernement provisoire, dont la direction a été confiée la semaine dernière à l'islamiste Ghassan Hitto, avait provoqué des tensions au sein de la CNS.
Le Qatar appelle à une "solution poltique en Syrie"
En inaugurant le sommet, l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a solennellement invité Al-Khatib et Hitto à siéger aux côtés des chefs d'État arabes, ce qu'ils ont fait sous les applaudissements. Le siège de la Syrie était vacant depuis la suspension du régime du président Assad, en novembre 2011.
Dans son allocution, l'émir a appelé à "une solution politique en Syrie, à condition qu'elle n'implique pas un retour en arrière", excluant ainsi le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir, avant de demander au Conseil de sécurité de l'ONU "d'adopter une résolution stipulant l'arrêt immédiat de l'effusion de sang" dans le pays.
L'émir, dont le pays est l'un des principaux bailleurs de fonds de l'opposition syrienne, a justifié l'octroi du siège de la Syrie à la CNS par "la légitimité dont elle jouit en Syrie et du soutien dont elle bénéficie à l'extérieur".
La Coalition nationale a été reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d'organisations internationales. Sur les 22 membres de la Ligue arabe, quelques-uns - dont l'Irak et l'Algérie - ont exprimé des réticences sur l'attribution du siège de la Syrie à l'opposition.
Avec dépêches