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Le dissident russe Boris Berezovski serait mort par pendaison

Selon l'autopsie, Boris Berezovski est probablement mort par pendaison. Exilé au Royaume-Uni depuis 2000, le milliardaire et dissident russe a été retrouvé mort le week-end dernier à son domicile du Surrey, au sud-est de Londres.

Boris Berezovski pourrait être mort par pendaison. C’est ce que révèle l'autopsie effectuée sur le corps du dissident russe retrouvé mort dans le sud de l'Angleterre. "Les résultats de l'autopsie, réalisée par un médecin légiste du ministère de l'Intérieur, ont révélé que les causes de la mort étaient compatibles avec une pendaison. Le praticien n'a pas trouvé de traces de lutte violente" avant le décès, indique le communiqué de la police. D'autres examens, notamment toxicologiques, doivent encore être menés, mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines, a précisé la police.

Exilé en Grande-Bretagne depuis 2000, et opposant de longue date à Vladimir Poutine, Boris Berezovski, qui fut l'un des hommes d'affaires les plus influents au Kremlin, a été retrouvé sans vie samedi dans la salle de bains fermée à clé de sa demeure d’Ascot, une ville cossue située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.

L'oligarque, âgé de 67 ans, avait construit sa fortune sur le rachat d'entreprises pétrolières et métallurgiques, profitant de la corruption qui gangrenait l'économie soviétique après l'effondrement de l'URSS, il y a une vingtaine d'années. Surnommé "le parrain du Kremlin", il s'était imposé comme l'un des artisans de la réélection de Boris Eltsine en 1996 avant d'aider Vladimir Poutine à intégrer le cercle des proches du président russe. La brouille avec l'ancien officier du KGB avait été consommée une fois ce dernier arrivé à la tête de l'Etat en 2000 et Boris Berezovski avait choisi de s'exiler en Grande-Bretagne.

"Il avait beaucoup d'ennemis"

Certains proches du milliardaire ont mis en avant son état dépressif, mais la thèse d'un suicide a été écartée par d'autres amis du défunt. Sa veuve Marina Litvinenko, citée lundi par la presse britannique, a jugé "de son point de vue peu probable" que Boris Berezovski se soit suicidé. "Il avait beaucoup d'ennemis", a-t-elle assuré. Les médias britanniques ont d’ailleurs rappelé que Berezovski avait été la cible d'au moins deux tentatives d'assassinat, l'une, perpétrée en Russie, ayant décapité son chauffeur. Le second projet d'élimination lui avait été signalé en 2007 par les services secrets britanniques.

Le milliardaire était l'une des figures à Londres d'un groupe d'exilés militant contre le président russe, auquel avait appartenu Alexandre Litvinenko. Ce dernier, un ancien espion russe, avait été empoisonné au polonium en 2006, une affaire qui avait provoqué une vive tension dans les relations entre Londres et Moscou.

De son côté, le Kremlin et les médias russes pro-gouvernementaux se sont attachés à peindre Berezovski sous les traits d'un homme abattu qui souhaitait rentrer dans son pays et avait fait une demande en ce sens à Vladimir Poutine. Cette version a été démentie par les amis de l'homme d'affaires à Londres.

FRANCE 24 avec dépêches