![Rencontre inédite entre le pape François et Benoît XVI dans une ambiance "familiale" Rencontre inédite entre le pape François et Benoît XVI dans une ambiance "familiale"](/data/posts/2022/07/18/1658132353_Rencontre-inedite-entre-le-pape-Francois-et-Benoit-XVI-dans-une-ambiance-familiale.jpg)
Le pape François a rendu visite, samedi, au pape émérite Benoît XVI dans la résidence d'été de Castel Gandolfo, près de Rome où séjourne l'ancien souverain pontife. Une première en 2000 ans d'histoire de l'Église catholique.
Dix jours après son élection, le pape François a rencontré samedi à Castel Gandolfo, au sud-est de Rome, son prédécesseur Benoît XVI, devenu "pape émérite" à la suite de sa renonciation au trône pontifical fin février.
Le pontife argentin, âgé de 76 ans, est arrivé peu avant 11h30 (10h30 GMT) en hélicoptère à la résidence d'été des papes, près du lac d'Albano, où il a été accueilli à sa descente de l'appareil par Benoît XVI.
Les deux hommes en blanc se sont donné l'accolade puis sont allés prier ensemble dans une chapelle du palais pontifical du XVIIe siècle, avant un entretien privé de trois quarts d'heure puis un déjeuner en présence de leurs deux secrétaires particuliers.
L'atmosphère était "familiale", a dit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Lorsque le pape et son prédécesseur se sont rendus à la chapelle pour prier, Benoît XVI a présenté au pape François le prie-Dieu devant l'autel, place d'honneur réservée au pontife, mais celui-ci a décliné l'offre, a précisé le père Lombardi.
"Nous sommes frères, nous prions ensemble", a dit François, fidèle à son image de simplicité et d'humilité.
Lors de leur entretien privé, les deux hommes ont probablement parlé des défis qui se posent à l'Eglise catholique, notamment à la suite du scandale du "VatiLeaks", et dont l'acuité a conduit Benoît XVI, 85 ans, à démissionner, jugeant que l'état de ses forces n'était plus compatible avec l'exercice de ses fonctions.
Au dernier jour de son pontificat, le 28 février, Benoît XVI s'est engagé à faire preuve d'une "soumission inconditionnelle" à son successeur.
Il résidera à Castel Gandolfo jusqu'en avril, le temps que s'achèvent les travaux de réfection du couvent Mater Ecclesiae, situé dans l'enclave vaticane, où il s'installera au milieu des livres et des orangers.
La précédente renonciation d'un pontife, une chose rarissime, remontait à décembre 1294, quand Célestin V avait décidé d'abandonner la tête de l'Eglise catholique, cinq mois après son entrée en fonction, pour retrouver sa vie d'ermite. Il était mort un an et demi plus tard.
Mais rien n'indique que Célestin avait ensuite rencontré son successeur Boniface VIII, ce qui fait de cette rencontre de Castel Gandolfo une "première" dans l'histoire de l'Eglise.
En 1415, Grégoire XII avait lui aussi démissionné, sous la pression du concile de Pise, afin de mettre fin au Grand Schisme d'Occident, mais ce départ contraint et forcé s'apparentait plus à une déposition qu'à une renonciation volontaire.
Reuters