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Sarkozy a défendu à Niamey le rôle d'Areva au Niger

Nicolas Sarkozy s'est rendu ce vendredi à Niamey, dernière étape de sa tournée africaine. Pays parmi les plus pauvres de la planète, le Niger est l'un des principaux fournisseurs d'uranium du français Areva, numéro un mondial du nucléaire.

La tournée africaine de Nicolas Sarkozy s’est achevée ce vendredi au Niger, une étape stratégique en matière énergétique. Le président français a été accueilli à l’aéroport de Niamey, la capitale de l’ancienne colonie française, par le président Mamadou Tandja.

Nicolas Sarkozy a apporté son soutien politique au contrat signé en janvier par le géant énergétique français Areva et le gouvernement nigérian. Ce contrat d’exploitation du méga gisement d’uranium d’Imouraren dans le nord du Niger, le second plus important gisement d’uranium au monde, est très controversé, notamment par des ONG regroupées dans le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger ".

Selon le contrat, le gouvernement du Niger garde le contrôle d’un tiers de la mine, de laquelle 5 000 tonnes d’uranium pourront être extraites chaque année. Areva doit investir 1,2 milliard de dollars dans l’opération.

Les environnementalistes veillent


La France est très fière de son programme nucléaire civil, qu’elle considère comme la clé de son indépendance énergétique. Mais la réalité est plus complexe, affirme Yves Marignac, directeur du World Information Forum on Energy. “Cent pour cent de l’uranium en France provient de l’étranger,  explique-t-il. Une grande partie vient du Niger. Avec ce contrat, cette part pourrait augmenter.”

Le Niger présente un avantage de taille par rapport à l’Australie et au Canada, ses concurrents dans l’exportation d’uranium, explique Yves Marignac. “Il est le seul à ne pas limiter contractuellement l’usage de l’uranium à un programme civil nucléaire.”

Mais, en France, les environnementalistes veillent. Ils ont mis en garde Areva contre la tentation de ne pas respecter les standards de sécurité et environnementaux dans cette région majoritairement désertique.

Néocolonialisme


Par ailleurs, à en croire de nombreuses allégations, le gouvernement du Niger aurait exproprié des tribus nomades touaregs pour faciliter les opérations françaises. Les rebelles touaregs ont d’ailleurs menacé d’attaquer la mine et les convois d’uranium comme ils l’avaient déjà fait en 2007.

Cette tension contribue à  brouiller la frontière entre les relations d’affaires et le néocolonialisme. “Un directeur adjoint d’Areva aurait affirmé que sa compagnie avait demandé au gouvernement français d’aider le gouvernement du Niger à mettre un terme à la rébellion", raconte Yves Marignac.

Jeudi, en marge de la visite de Nicolas Sarkozy en RDC,  Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva, a signé un accord de prospection et d’exploration minière avec le gouvernement de Kinshasa.