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La France ne payera plus de rançon pour ses otages

Dans une interview accordée au Monde, l'épouse de l'otage Daniel Larribe fustige le changement de ton "radical" à l'Élysée concernant la politique de négociation pour la libération des otages français. Paris refuse désormais de payer des rançons.

L’Élysée refuse désormais de payer les rançons, refusant de donner "de l'argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre", indique dans une interview au Monde l'épouse de Daniel Larribe, l'un des otages français retenus au Mali, se disant "dégoûtée".

"C'était le 13 janvier, M. Hollande nous a réunis à l’Élysée ... il nous a dit qu'il était impensable que l'on donne de l'argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre", a déclaré Françoise Larribe au Monde paru lundi.

"Le changement de ton a été radical entre la précédente rencontre, en septembre, et celle-ci. La discussion a été tendue. Les rançons sont une goutte d'eau dans le financement du terrorisme par rapport à la drogue dans cette région. Ma famille et moi considérons qu'il se fourvoie dans sa gestion des otages, je suis dégoûtée", poursuit-elle.

Pour l'instant, l’Élysée n'a pas commenté ces propos, selon le Monde.

Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Ferret et Pierre Legrand, collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés le 16 septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit (nord du Niger). Françoise Larribe, malade, un Togolais et un Malgache également capturés ont été libérés le 24 février 2011.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui a reçu leurs familles le 3 janvier leur a affirmé qu'ils étaient "vivants et en bonne santé", malgré des conditions de détention "très dures".

L'épouse de Daniel Larribe avait exprimé il y a un mois "l'angoisse sans nom" des familles quant aux conséquences possibles de l'intervention militaire française au Mali pour les leurs.

AFP