Des journalistes nigérians ont reçu un nouveau message des ravisseurs des sept otages français enlevés au Cameroun, le 19 février dernier. L’enregistrement daterait du vendredi 15 mars.
Un nouveau message de la famille de sept français - trois adultes et quatre enfants âgés de 5 à 12 ans - enlevée dans le nord du Cameroun le 19 février par un groupe se réclamant de Boko Haram, a été envoyé à plusieurs journalistes nigérians, rapporte Julie Vandal, journaliste à RFI, qui a eu accès au document.
"Il s’agit d’extraits sonores et non d’extraits vidéo. On y entend un homme s’exprimant en haoussa, la langue la plus répandue dans le nord du Nigeria, qui dit appartenir à la secte islamiste Boko Haram. On entend ensuite Tanguy Moulin-Fournier. Il faut être prudent pour le moment car il n’y a aucune authentification officielle même si, en recoupant sa voix avec la première vidéo, il ne fait aucun doute que c’est bien lui", explique la journaliste.
Tanguy Moulin-Fournier, le père de la famille retenue en otage, parle en français et en anglais. Il s’adresse tout d’abord à l’ambassadeur de France au Nigeria. D’après ses déclarations, le message a été enregistré vendredi dernier, au moment de la visite au Cameroun et au Nigeria du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Un message pour le Cameroun
Visiblement très fatigué par sa détention, M. Moulin-Fournier décrit également son quotidien éprouvant : "Nous sommes détenus depuis 25 jours dans un endroit désertique. Nos conditions de vie sont très dures, notamment pour les enfants. Nous perdons nos forces chaque jour et commençons à être malades. Nous ne tiendrons pas longtemps".
Il rappelle par ailleurs les exigences de ses ravisseurs, qui demandent la libération de certains de leurs membres emprisonnés au Nigeria et au Cameroun. Tanguy Moulin-Fournier demande ainsi à l’ambassadeur de France de "tout mettre en œuvre pour qu’une solution soit trouvée".
L’otage français envoie enfin un message au président camerounais Paul Biya dans lequel il lui demande son aide : "Ils nous libérerons si vous libérez les hommes qui ont été arrêtés au Cameroun", avant de conclure en affirmant que le groupe islamiste pourrait menacer son pays. "Boko Haram ne veut pas entrer en conflit avec le Cameroun, mais si vous arrêtez à nouveau leurs membres, ils multiplieront les enlèvements et les opérations suicides avec plus de vigueur qu’au Nigeria."
Authentification de l’enregistrement
Un proche des otages a authentifié la voix de l’homme entendue dans cet enregistrement comme étant bien celle de Tanguy Moulin-Fournier, a déclaré cette source à l'AFP.
Le ministère français des Affaires étrangères a, de son côté, précisé dans un communiqué qu’il procédait actuellement "aux vérifications nécessaires".