
Le vote sur la taxation des dépôts bancaires qui devait avoir lieu lundi 18 mars au Parlement chypriote a été reporté à mardi. Cette mesure imposée par la Troïka, en échange d'un plan d'aide de 10 milliards d'euros, est vivement contestée.
Il devait avoir lieu dimanche, puis lundi et c'est finalement mardi 19 mars que le Parlement chypriote débutera le processus de ratification du plan de sauvetage négocié avec l'Union européenne, d'un montant de 10 milliards d'euros, prévoyant une taxation des dépôts bancaires. Cette mesure controversée est l'une des contreparties que la Troika (FMI, Union européenne et Banque centrale européenne) impose à Nicosie pour débloquer l'aide.
C'est le président du Parlement chypriote, Yiannakis Omirou qui a annoncé ce nouveau report. Il l'a justifié par la nécessité de laisser aux députés le temps de prendre connaissance des amendements proposés par le gouvernement concernant cette mesure.
Chypre avait initialement demandé 17 milliards d'euros. Afin de réduire leur participation à ce prêt, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d'instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur tous les dépôts bancaires en-deçà de 100 000 euros et de 9,9 % au-delà de ce seuil.
Course contre la montre
Les débats au Parlement chypriote risquent d'être houleux, le parti communiste Akel, qui dispose de 19 sièges sur 56 au Parlement, et les socialistes de l'Edek (5 sièges) ayant d'ores et déjà rejeté le plan de sauvetage, également critiqué au sein du Diko (centre-droit, 8 sièges), allié du parti de droite Disy du président.
Le gouvernement chypriote reflechit dorénavant à la possibilité d'exonérer les comptes dont le montant ne depasserait pas un certain seuil, quitte à augmenter les prélévements sur les dépôts les plus importants.
Lors d'une intervention télévisée dimanche, le président chypriote Nicos Anastasiades avait déclaré avoir choisi l'option "la moins douloureuse". Il avait toutefois espéré que l'Eurogroupe amende ses décisions pour limiter l'impact sur les petits déposants de ce plan visant à sauver le pays de la banqueroute, le premier dans l'Union européenne à mettre largement à contribution l'ensemble des déposants.
L'annonce de cette taxation avait, en effet, provoqué ce week-end un début de mouvement de panique chez les épargnants. Ces derniers s'étaient rués sur les distributeurs afin de retirer leur argent.
Avec dépêches