
Depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans, 7 000 Syriens ont fui le pays pour se réfugier en Arménie. Pour la plupart d’entre eux, d'origine arménienne, cet exil rappelle l’histoire de leurs aïeux qui ont fui les massacres de 1915.
La famille Vartanya a fui la Syrie la semaine dernière. D’origine arménienne, elle a choisi de se réfugier dans le pays de ses ancêtres. L’Arménie dénombre au total quelque 7 000 réfugiés syriens, la plupart originaires d’Alep, la grande ville du nord-ouest de la Syrie, théâtre de lourds combats.
Comme beaucoup de réfugiés, les Vartanya, qui ont tout laissé derrière eux, sont venus chercher de l'aide auprès d’une association, mise en place pour aider les réfugiés du conflit syrien. L’organisation caritative fournit nourriture et vêtements, et aide aussi à trouver du travail.
"La priorité absolue est de trouver un emploi. Nous devons travailler pour nourrir nos enfants, affirme Maral Vartanya". Mais trouver un emploi en Arménie, dans ce pays pauvre du Caucase où le chômage frôle les 20%, s’annonce un défi difficile à relever.
Le douloureux souvenir du génocide
Tout recommencer à zéro n’est pas chose facile pour ces Syriens d'origine arménienne sur la route de l'exode, qui ont en plus le sentiment de revivre le douloureux passé de leurs ancêtres, ceux qui avaient fui les massacres de l’Empire ottoman il y a 100 ans. Le génocide arménien a fait jusqu’à 1,2 million de victimes entre avril 1915 et 1916.
"Ils viennent nous voir le cœur et l'esprit brisés, rapporte Naira Yedigarian, membre du Centre de Coordination pour les questions syro-arméniennes à Erevan. Alors, nous essayons de faire tout notre possible pour les comprendre et les aider."
Les enfants aussi essaient de continuer à vivre, en poursuivant leur scolarité. À Erevan, ils suivent le programme d'études syrien, en arabe. "Ma meilleure amie est une Arabe syrienne, Peggy, elle habitait en face de chez nous, raconte Lala Hamalian, réfugiée arménienne de Syrie. Nous avions l'habitude de jouer ensemble après l'école. Elle me manque vraiment".
Et quand l'enseignante demande aux élèves s'ils ont vu des signes de la guerre avant de quitter leur pays, tous lèvent la main. Ils se souviennent des bombes, des fusillades et des explosions.