Depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans, la Russie reste un allié sans faille du régime Assad. Une grande majorité des Syriens vivant en Russie soutiennent Damas et se sentent rassurés par la position de Moscou. Reportage.
Wassel al-Jamili et sa femme Christina font partie des quelque 10 000 Syriens installés en Russie. Ils vivent avec leurs six enfants dans une belle maison aux abords de Moscou. Et comme chaque soir depuis le début conflit en Syrie en 2011, ils se retrouvent en famille pour s’informer des dernières nouvelles du pays via Internet.
"Regardez cette vidéo que des rebelles viennent de poster ! Ils coupent la tête à 7 Syriens, soi-disant des pro-régime, lance le père de famille. Pour moi, l'opposition ne veut qu'une seule chose, faire de la Syrie une deuxième Somalie ou un deuxième Afghanistan. Ils veulent morceler le pays, l'islamiser et en faire des émirats wahhabites."
"Bachar al-Assad, rempart contre les islamistes"
La famille al-Jamili soutient ouvertement Bachar al-Assad qu’elle considère comme un rempart contre les islamistes. "Il est vrai que les droits de l'Homme n'ont pas toujours été respectés sous la présidence de Bachar al-Assad et que la démocratie n’a pas le même sens qu’en Europe, nuance Christina. Mais avec Bachar, la Syrie a connu des changements colossaux et des réformes importantes pour la démocratisation du pays. Je suis certaine que s'il part, il ne restera plus rien qu'un chaos total."
Depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans, le régime de Damas peut compter sur la Russie, son principal allié. Au niveau diplomatique, Moscou a opposé son veto à trois reprises devant le Conseil de sécurité de l'ONU concernant des sanctions contre le régime ou une intervention militaire. Sur le terrain, le pays continue de fournir des armes à Damas. Alors que Paris et Londres envisagent de livrer des armes à l’opposition syrienne, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’y est fermement opposé, mardi 12 mars, en dénonçant une "violation de la loi internationale".
Une prise de position que la famille al-Jamili, à l’instar de la diaspora syrienne en Russie, apprécie. "Je la trouve juste et ferme, note Wassel, conscient des intérêts de la Russie dans ce dossier. Je suis certain que Poutine ne changera pas d'avis." Confiant concernant l’issue du conflit et persuadé de la victoire du régime, il reste néanmoins inquiet pour sa famille, notamment sa mère et ses frères restés au pays. Il voudrait les voir quitter Damas pour venir à Moscou au plus vite.