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Alors que la République tchèque est à la tête de la présidence tournante de l'UE, le Premier ministre Topolanek, renversé par une motion de censure au Parlement, a remis sa démission ce jeudi au président Vaclav Klaus, qui l’a accepté.
Lisez le blog de notre spécialiste Europe : "Le gouvernement contraint à la démission, un os pour l'UE"
Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le gouvernement a été renversé mardi par une motion de censure au Parlement, a remis sa démission ce jeudi au président Vaclav Klaus, qui l’a accepté.
Le président tchèque, un eurosceptique convaincu, a affirmé souhaiter une "solution rapide" à cette situation. "Je ne permettrai pas une non-solution de la situation, un Etat provisoire par exemple jusqu'à la fin de notre présidence de l'UE, jusqu'aux élections anticipées ou même jusqu'aux élections ordinaires", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.
Cette crise politique intervient alors que la République tchèque assure la présidence de l'Union européenne jusqu’au 30 juin. C’est donc un dirigeant affaibli qui représentera l’UE, le 2 avril à Londres, au sommet du G20 sur la crise économique et financière mondiale, avant de s'entretenir le 5 avril avec le président américain Barack Obama à Prague.
Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, explique à FRANCE 24 que la mise en minorité du Premier ministre tchèque "affaiblit la possibilité de voir ce pays ratifier le traité de Lisbonne et met en évidence un problème de leadership à la tête de l’Union provoqué par le manque d’ambition européenne des Tchèques".
Topolanek en faveur d’élections anticipées
Conformément à la Constitution, Topolanek expédiera les affaires courantes à la tête du gouvernement jusqu'à ce que le chef de l'Etat nomme son successeur ou jusqu'à la tenue de nouvelles élections législatives. Cette dernière hypothèse représente la meilleure solution selon Topolanek. "Je préfère la rapidité, ce qui signifie pour moi des élections anticipées dans un bref délai", a-t-il déclaré. Toutefois, cette solution est difficilement réalisable au plan constitutionnel et les observateurs parient plutôt sur un blocage prolongé.
Le président Klaus, accusé par Topolanek d’être à l’origine de sa chute, doit mener des consultations sur la formation du prochain cabinet vendredi avec les dirigeants sociaux-démocrates (CSSD) et démocrates-chrétiens (KDU-CSL).