Fermé peu après le début de l’intervention militaire française au Mali, le lycée français de Bamako rouvre ses portes deux mois plus tard. Signe que la vie reprend dans la capitale malienne… avec un dispositif de sécurité en conséquence.
Près d’un millier d’élèves inscrits au lycée français de Bamako ont repris le chemin des classes, ce lundi 11 mars 2013. L’entrée en guerre de la France au Mali, le 11 janvier, avait obligé le lycée à fermer ses portes trois jours après. Des mesures de "sécurité passives" ont été mises en place autour de l’établissement : chicanes, des barrières étanches et des murs anti-béliers. Des routes et des itinéraires ont même été bloqués.
"Le risque existera toujours, certes, mais avec les mesures de sécurité prises, on peut travailler dans la sérénité. Tout le monde est content de retrouver son établissement", explique le proviseur Pascal Géant, dans une interview à FRANCE 24. Plus aucun véhicule ne circule autour du lycée, précise-t-il dans une interview sur RFI.
La décision de fermer l’établissement, il y a deux mois, n’avait pas fait l’unanimité, surtout parmi les parents. Les élèves (1 082 inscrits, dont 51 % de Français) étaient invités à communiquer avec leurs professeurs via une plateforme dédiée sur Internet. "On envoyait des devoirs par Internet et on avait un professeur qui nous suivait", raconte Axelle Duplessis sur FRANCE 24. "On devait se lever tôt et suivre l’emploi du temps, il fallait être autonome".
Les familles les plus aisées ont pu payer des cours particuliers à leurs enfants. "On a pris un répétiteur pour les trois enfants, mais ça devenait très lourd et très cher. Tout le monde n’a pas les moyens de payer", reconnaît Aïda Duplessis, mère de deux fillettes scolarisées au lycée français, sur FRANCE 24. Pour les autres, des cours s’étaient improvisés à différents endroits de la ville… sans aucune condition de sécurité.
Aujourd’hui, le lycée a presque retrouvé ses effectifs au complet. Seuls 15 % des élèves ont préféré ne pas reprendre le chemin de l’école. Petit à petit, la vie reprend donc son cours dans la capitale malienne même si le risque terroriste reste réel. "On a limité la pression sur Bamako, mais la menace existe", déclare l’ambassadeur de France à Bamako, Christian Rouyer, au micro de RFI. "Nous continuons à délivrer des messages de vigilance pour prévenir les risques possibles d’attentats à la voiture piégée ou autre".