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Les femmes ont été parmi les plus touchées par le conflit qui a secoué le Nord-Mali, où des groupes armés terrorisaient la population en pratiquant des viols. Traumatisées par ces violences, beaucoup de victimes hésitent encore à parler.

Depuis le début du conflit qui a éclaté dans le nord du Mali il y a un an, les femmes et les filles sont la cible régulière de violences et d'agressions sexuelles. Beaucoup d'entre elles ont d'ailleurs choisi de fuir la région.

"On n'a pas couru à cause de la mort, à cause des rebelles ou à cause des fusils. On a couru à cause de notre dignité. Ce sont des gens qui violent même des vieilles femmes et, à plus forte raison, des jeunes filles", témoigne Bintou Guiteye de l'Association des femmes de Bourem.

Les rescapées de ce calvaire sont désormais hantées par ce qu’elles ont subi. Elles sont également très souvent rejetées par leurs familles et stigmatisées par le reste de la société.

"C'est devenu un tabou, une honte même pour les parents... Même si la jeune fille veut parler, les parents disent qu'elle ne doit pas", explique ainsi Aissa Maiga, une déplacée de la ville de Bourem.

Retrouver leur dignité

En raison de ce silence, il est difficile de déterminer l’ampleur de ces agressions. Des associations se sont ainsi formées pour aider les victimes à s’exprimer et déclarer les viols qu’elles ont subis. La "Commission dialogue et réconciliation", qui doit être mis en place dans les prochains jours, doit également permettre de répertorier les violations des droits de l’Homme commises dans le nord du Mali.

Pour le ministre de la Fonction publique, Mamadou Namory Traoré, il s'agit d'une priorité du gouvernement : "Dans tous les cas, cette commission ne va pas laisser tomber ces femmes. Elle va faire tout ce qui est en son pouvoir pour les aider à recouvrer leur dignité à obtenir justice pour le très grand mal qui leur a été fait".