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L’envoyé spécial de FRANCE 24 au Mali, Roméo Langlois, a parcouru la route entre Bamako et Gao, en compagnie de Kopa, un jeune homme qui avait fui, il y a trois mois, sa ville natale alors sous la férule des islamistes.

Kopa a quitté sa ville natale, Gao, il y a trois mois en raison des islamistes armés qui y imposaient leur loi. Aujourd'hui que sa localité est "libérée", le jeune homme a décidé d'y retourner, emportant dans sa voiture, notre envoyé spécial, Romé Langlois.

Le long de la route entre Bamako et Gao gisent des pick-up carbonisés, frappés par l’armée française, témoignage de la débâcle encore récente des djihadistes. Les deux hommes font une halte dans la ville de Douentza, sous contrôle de l’armée malienne et où flotte le drapeau français.

Quelques kilomètres plus loin, il leur faut traverser à toute vitesse une zone où l’armée malienne n’a plus prise.

Après cinq heures de voyage, la ville de Gao s’offre à Kopa et à notre envoyé spécial : une ville qui porte encore les stigmates de la guerre et qui est abandonnée par une partie de ses habitants.

Dans la maison familiale, les proches de Kopa se racontent : le frère a été puni de 40 coups de fouet sur la place publique pour avoir fumé une cigarette, la petite cousine porte toujours le niqab, par habitude. Dans la capitale du désert malien, les habitants retrouvent peu à peu une ville normale.

Des combattants islamistes se rendent

Pourtant, autour de la ville, de petits groupes islamistes continuent de mener une guérilla contre les troupes maliennes et françaises, rapporte l’AFP. Et de violents combats continuent d’opposer les soldats français et tchadiens aux djihadistes dans le massif des Ifoghas, dans le nord-est du pays.

Ces derniers jours, "une demi-dizaine" de combattants islamistes s'est rendue aux soldats français dans les Ifoghas, affirme l’armée française. Une reddition survenue dans la vallée d'Ametettai, dont les Français et les Tchadiens ont repris le contrôle ce week-end (voir le reportage de Matthieu Mabin ci-dessous) et où le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, effectue ce jeudi 7 mars une visite surprise.

Mercredi, le président François Hollande a annoncé, lors d'une conférence de presse à Varsovie, "une diminution du nombre de soldats" français déployés au Mali "à partir du mois d'avril".

À Bamako, les procédures judiciaires ont déjà commencé. Un total de 24 hommes, interpellés pour la plupart à Gao depuis le début de l'opération militaire française, ont été présentés ces derniers jours à des juges pour "détention illégale d'arme de guerre", "atteinte à la sûreté de l'État", "trahison", "terrorisme", "assassinat" ou "participation à un mouvement insurrectionnel", rapporte l’AFP.

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Reportage au cœur du sanctuaire djihadiste des Ifoghas
Reportage : Sur la route de Bamako à Gao