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Belmokhtar ou Abou Zeid : une photo prise par un soldat tchadien jette le trouble

RFI et Paris Match détiennent une même photographie censée représenter le cadavre d'un leader d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). RFI avance qu'il s'agit de Mokhtar Belmokhtar, Paris Match d'Abou Zeid.

Sur l’écran du téléphone portable d’un militaire tchadien : la photo d’un cadavre en treillis, la tête maculée de sang ceinte d’un foulard noir. Selon des informations obtenues par RFI, qui a publié l’image dans la soirée du lundi 4 mars sur son site internet, il s'agirait de Mokhtar Belmokhtar, dit "le borgne", ce chef islamiste qui aurait été tué dans la soirée du 2 mars dans la vallée d’Ametetai. Ces déclarations, initialement formulées par plusieurs soldats tachdiens, ont ensuite été confirmées par l'état-major tchadien.

Mais au lendemain de la publication de ladite photo, le site internet du magazine Paris Match dévoile, à son tour, un cliché similaire, cadré différemment. Selon l’auteur de la photo, le journaliste tchadien Abdelnasser Garboa, le corps serait celui d’Abou Zeid, un des émirs d’Aqmi dont la mort a été annoncée fin février par l’armée tchadienne puis confirmée ensuite par un djihadiste d'Aqmi qui aurait relayé cette information via l'agence mauritanienne Sahara Medias.

"Quand j’ai vu la photo, je l’ai reconnu immédiatement. C’était bien Abou Zeid, affirme le journaliste tchadien Abdelnasser Garboa. L’officier qui l’avait prise deux jours plus tôt, le 2 mars, avec le petit appareil numérique qu’il porte dans un étui à sa ceinture, était d’accord avec moi."

Paris ne confirme toujours pas

Interrogé par FRANCE 24, le directeur de l’agence Sahara Medias, Abdallah Mohamedi, a déclaré qu’il était peu probable qu’il s’agisse d’une photo de l’un ou de l’autre. Selon lui, Aqmi n’aurait pas laissé la dépouille d’un de ses leaders être photographiée. Il estime, en outre, que plusieurs détails physiques du cadavre le différenciaient des deux hommes.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré, lundi soir, ne pas avoir de "preuve de la mort" de ces deux hommes sur une chaîne de télévision française. "Je ne vous dirai pas que l'un et l'autre sont morts car je ne le sais pas", a-t-il insisté. Des morts qui n'ont, à cette heure, pas été confirmées non plus à Bamako et à Alger.

En revanche, le président tchadien a réaffirmé que les deux hommes étaient bien morts, ajoutant que les corps n'avaient pas été exposés par respect "des principes de l'islam".