Bradley Manning, la "taupe" présumée de l'affaire WikiLeaks accusé d'avoir transmis des documents classés confidentiels au site fondé par Julian Assange, plaidera coupable pour 10 des 22 chefs d'accusation retenus contre lui.
Bradley Manning, le soldat américain accusé de l'une des plus grandes fuites d'informations classifiées de l'histoire américaine, a annoncé jeudi qu'il entendait plaider coupable pour 10 des 22 chefs d'accusation que lui reproche la justice militaire américaine.
La "taupe" présumée de WikiLeaks a présenté par la voix de son avocat David Coombs son projet de plaider-coupable "révisé", reformulant certains chefs d'accusation afin d'alléger la peine, lors d'une audience préliminaire au procès sur la base de Fort Meade (Maryland, est), devant la juge Denise Lind.
Il entend en revanche plaider non coupable pour les charges les plus graves, dont celle de "collusion avec l'ennemi" passible de la perpétuité.
En reconnaissant sa culpabilité, il encourt deux ans de prison par infraction reconnue, soit un total de 20 ans, auxquels pourraient s'ajouter des condamnations pour des chefs pour lesquels il plaide non coupable.
Bradley Manning reconnaît ainsi avoir manipulé de façon irrégulière des documents confidentiels protégés par le secret. Il admet également "la possession non autorisée et la transmission intentionnelle" d'une vidéo montrant la bavure d'un hélicoptère de combat tirant sur des civils en Irak en juillet 2007 et de documents relatifs à une autre bavure lors d'un bombardement aérien dans la province de Farah, en Afghanistan, en mai 2009 au cours duquel une centaine d'Afghans auraient été tués.
L'ex-analyste de renseignement de 25 ans compte également plaider coupable pour avoir transmis des mémorandums relatifs à la guerre en Irak, en Afghanistan et aux détenus de Guantanamo, de rapports de renseignement, et de plusieurs dizaines de câbles diplomatiques américains.
La juge Denise Lind a ensuite cherché à s'assurer qu'il reconnaissait certains faits "en connaissance de cause, de façon raisonnée et volontaire", comme la loi le prévoit.
"Comprenez vous cela? Avez-vous des questions? Maintenez-vous votre position sur cet aspect?" lui a demandé la juge à plusieurs reprises. "Oui votre honneur", lui a répondu à chaque fois d'une voix assurée le soldat au visage d'adolescent fendu de lunettes fines.
Il devait ensuite lire une déclaration longue d'une trentaine de pages.
AFP