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Une délégation de parlementaires américains est arrivée à Cuba, lundi. L'enjeu : un dégel des relations américano-cubaines et sans doute un échange entre le détenu américain Alan Gross et cinq cubains emprisonnés aux États-Unis.

Un groupe de sept parlementaires américains est à Cuba depuis lundi. Le groupe, qui effectue une visite de trois jours, espère trouver un terrain d’entente sur la libération d’Alan Gross, un citoyen américain emprisonné à La Havane depuis décembre 2009, et d’œuvrer au rapprochement entre les deux pays.

L’arrestation d’Alan Gross avait gelé les relations américano-cubaines qui s’étaient nettement réchauffées au début du premier mandat de Barack Obama. Depuis, des efforts diplomatiques avaient été entrepris : l’actuel secrétaire d’Etat John Kerry avait rencontré le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez en 2010 à New York, et l’ancien président Jimmy Carter s’était entretenu avec le président Raul Castro, à La Havane en 2011.

Cette délégation, menée par le sénateur démocrate Patrick Leahy, espère s’entretenir avec le prisonnier, le chef de la diplomatie et le chef de l'État cubain.

Alan Gross, âgé de 63 ans, expert en développement international, effectuait des missions à Cuba pour le compte de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), lorsqu’il a été reconnu coupable, par la justice cubaine, d’avoir fourni illégalement des services informatiques à des opposants au régime castriste, et condamné à quinze années de prison pour "atteintes à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de l'État".

Son arrestation faisait écho, aux yeux de La Havane, à l’arrestation de cinq citoyens cubains, à la fin des années 1990, par les autorités américaines. Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez, Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et René Gonzalez ont été reconnus coupables d’avoir infiltré une base militaire américaine et condamnés à de longues peine de prison, allant de 15 ans à la perpétuité. Ces cinq prisonniers, surnommés Cuban five ou Miami five, sont célébrés comme des héros à Cuba.

Ces deux affaires ternissent les relations entre les États-Unis et Cuba, en particulier sur les plans économique et touristique. Malgré un embargo en vigueur depuis des décennies, les relations s'étaient néanmoins détendues. La délégation parlementaire espère décrocher des promesses aux autorités de Cuba. Peut-être même repartir avec Alan Gross mercredi. Mais ils en doutent. "Il y a des problèmes évidents entre nos deux pays, mais nous ne sommes pas là pour négocier", a expliqué le sénateur Patrick Leahy à Reuters. "Nous sommes là pour écouter, puis en parler lorsque nous rentrerons chez nous".

Avec dépêches

Tags: États-Unis, Cuba,