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Après un mois de silence, le président Bouteflika salue les "héros" d'In Amenas

Absent de la scène médiatique lors de la sanglante prise d’otages du site gazier d'In Amenas le 16 janvier, le président algérien a rendu hommage à l’armée algérienne pour son rôle dans le dénouement de la crise.

Il n’a pas choisi la date au hasard. À l’occasion de la commémoration de la journée nationale du "chahid" (martyr), le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a salué, lundi 18 février, les soldats de l’Armée populaire algérienne (ANP) pour leur comportement "héroïque" lors de la prise d’otages meurtrière du site gazier de Tiguentourine, près d’In Amenas (Est), le 16 janvier 2013. Très critiqué pour son mutismedurant l’attaque, le chef de l’État a donc attendu 32 jours pour s’exprimer mais uniquement par la voix du conseiller auprès de la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi.

"Il n’est point exagéré de dire que la volonté qui a animé nos braves soldats dans la grande bataille d’In Amenas contre les forces du mal et de la destruction est l’illustration même du legs hérité des 'chouhada' [martyrs]", a-t-il déclaré dans une allocution lue en son nom à Annaba, rapporte le journal "El Watan".

"Les héros de cette bataille ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu’ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux 'chouhada' et que l’Armée nationale populaire est véritablement la digne héritière de l’Armée de libération nationale et le porte-étendard de la victoire et du triomphe dans toutes les batailles dans lesquelles s'engage la nation pour protéger sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté", a-t-il ajouté.

Vers un redémarrage partiel du site

Le 16 janvier 2013, à quelques encablures de la frontière libyenne, le site gazier de Tiguentourine était la cible d’une prise d’otages menée par un commando islamiste se réclamant de la brigade de Mouwaqqiiin bi-d-dam ("Ceux qui signent de leur sang"), une organisation créée par l'ex-émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Trois jours plus tard, 38 otages et 29 terroristes étaient tués lors de l'assaut mené par les forces spéciales algériennes, selon le dernier bilan officiel.

À l’arrêt depuis les faits, le site géré par l’entreprise algérienne Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil, devrait partiellement redémarrer dans les prochains jours. "Je pense que nous allons démarrer juste avant le 24 février", date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, a indiqué le PDG du groupe algérien Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, selon l’agence officielle Algérie presse service (APS).

Quant aux étrangers, leur retour n’est pas encore d’actualité. Le 31 janvier, Lotfi Benadouda, le directeur général du site gazier, avait précisé que ce redémarrage se ferait "uniquement avec les Algériens".