logo

Juncker exclut de nouveaux plans de relance en Europe

Alors que le président américain Barack Obama juge les plans de relance européens insuffisants, Jean-Claude Juncker, le patron de l'Eurogroupe, lui répond qu'il est hors de question d'en accroître le montant sur demande des États-Unis.

Reuters - L’Europe n’augmentera pas le montant de ses plans de relance « sur demande des Etats-Unis », a déclaré mercredi le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à un peu plus d’une semaine du sommet du G20 à Londres.


Dans une tribune publiée mardi par une trentaine de journaux de la planète, le président américain Barack Obama a demandé que les plans de relance soient « poursuivis et consolidés jusqu’à ce que la demande soit rétablie ».


Pour Jean-Claude Juncker cependant, les plans européens sont suffisants. « Les plans de relance européens sont musclés, ils sont exigeants, ils sont importants en volume et en qualité. Il n’est pas question que, sur demande des Etats-Unis, nous les augmentions vers le haut », a-t-il déclaré sur Europe 1.


Le Premier ministre du Luxembourg a insisté sur la nécessité de réformer l’architecture financière internationale, lors du G20 qui se tiendra le 2 avril. « Le sommet ne doit pas accoucher d’une souris », a-t-il prévenu.


Les dirigeants européens « ont mandat de dire aux Etats-Unis que plans de relance, oui il doit y avoir, mais que nouvelle architecture financière internationale, il doit y avoir aussi ».


Les plans de relance « forment un tout, l’un ne va pas sans l’autre », soutien à l’économie et régulation, a-t-il insisté. Après le sommet de Londres, « aucun produit financier, aucun acte financier, aucune place financière ne doivent évoluer sans contrôle et sans supervision ».


Dans un entretien publié mercredi par Les Echos, le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, exhorte les pays européens à faire plus.


« D’une manière générale, les pays européens n’ont peut-être pas réalisé la dimension du choc de demande que cette crise a provoqué (...) Le problème immédiat est de relancer l’économie et il faudrait faire davantage en Europe », explique-t-il.


« Nous ne sommes pas encore arrivés au bout du tunnel, c’est évident », a reconnu le président de l’Eurogroupe.


« Je vois une timide reprise vers la fin de l’an 2010 et puis la reprise molle et modérée au début va s’instaurer, s’élargir graduellement », a-t-il déclaré.


« Je crois que la reprise ne sera pas de retour avant la fin 2010, début 2011 mais les conséquences de la crise se ressentiront pendant de très longues années », a-t-il ajouté.