
Le président français, François Hollande, a adressé une lettre à Michel Atangana, un Français emprisonné au Cameroun depuis 16 ans. Il lui a assuré que Paris faisait son possible pour trouver une issue rapide à cette affaire.
Pour Dominique Sora, président du comité de soutien français à Michel Thierry Atangana, ces quelques mots sont synonymes d’espoir : "La lettre […] sort très largement de ce que l’on peut estimer comme étant le langage diplomatique habituel pour ce type de dossier puisque le président de la République prend très clairement position pour dire à quel point cette incarcération lui semble illégitime", a-t-il déclaré sur RFI.
La Cour suprême saisie
Manifestement, l’emprisonnement du Français dans les sous-sols du ministère de la Défense, à Yaoundé, a été longuement évoqué au cours de la visite du président camerounais Paul Biya en France, fin janvier.
"Aujourd'hui, il est détenu arbitrairement pour des raisons purement politiques", dénonce son avocat, maître Philippe Missamou. Michel Atangana a été arrêté dans la foulée de l’interpellation du l’ex-numéro 2 camerounais, Titus Edzoa, qui s’était porté candidat face à Paul Biya à la présidentielle de 1997.
Michel Thierry Atangana, aujourd’hui 48 ans, est emprisonné depuis 16 ans dans une cellule de 8 m² sans lumière du jour. L’homme a été condamné une première fois à 15 ans de prison en 1997, "à l’issue d’un procès qui se déroula sans avocats entre 17 heures et 4 heures du matin", précise Dominique Soro dans une lettre ouverte publiée le 11 février dernier sur le Nouvel Observateur.
Il avait failli être libéré à l’occasion d’un non-lieu prononcé en 2008, mais le juge auteur de cette décision avait rapidement été écarté et, en octobre 2012, Michel Atangana avait été condamné en appel à 20 ans de prison. Il a toujours crié son innocence.