avec dépêches – Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé à Saint-Quentin que le gouvernement légiférerait à l’automne si les partenaires sociaux ne trouvaient pas une solution quant à l’encadrement des bonus et des stock-options d’ici juin.
"Si aucun progrès significatif sur le partage de la valeur ou du partage des profits n'est accompli d'ici au mois de juin, je prendrai mes responsabilités", a annoncé Nicolas Sarkozy, qui expliquait sa politique économique à Saint-Quentin (Aisne) devant 3 000 à 4 000 personnes. "J'ai demandé aux partenaires sociaux de se saisir de ce sujet."
Le chef de l’État a prévenu qu’il en passerait par la loi dès l’automne en l’absence de résultats d’ici juin.
La réunion publique se tenait après le scandale de l'attribution de centaines de milliers de stock-options aux dirigeants de la Société Générale, qui a bénéficié d’argent public. Ce mardi, le PDG de Valeo a lui aussi été sommé de reverser son parachute doré de 3,2 millions d’euros. L’équipementier automobile a fait part de son intention de supprimer 5 000 emplois dans le monde, dont 1 600 en France.
"Il ne doit plus y avoir de bonus", de "parachutes dorés" ou de "stock-options" "dans une entreprise qui reçoit une aide de l'Etat" ou qui "met en œuvre un plan social d'ampleur", a martelé le président, qui n'a cependant évoqué aucune législation encadrant les rémunérations des patrons.
"Nous n’avons pas commis d’erreur"
À quelques jours du sommet du G20 du 2 avril à Londres, Nicolas Sarkozy a plaidé pour une meilleure régulation du système financier. "Le sommet de Londres ne doit pas être un sommet technique mais un sommet politique où se jouera la question de savoir si l'on réforme le capitalisme".
Le président a aussi annoncé que l’État en fera davantage sur "les restructurations industrielles" et "les infrastructures", notamment pour "l'amélioration du transport en Ile-de-France".
L’Élysée, qui craint que les jeunes, particulièrement touchés par les difficultés sur le marché du travail, n’attisent les tensions sociales, prévoit également la mise en place d’un plan d’urgence à leur destination avant le 15 avril.
Dans la ville où est élu le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy s’est par ailleurs félicité de son action dans la crise : "Jusqu’à présent, nous n’avons pas commis d’erreur." Et a martelé qu’il "n’arrêtera pas les réformes", avant d’ajouter qu'il n'avait aucune intention d'augmenter les impôts.
"Ceux qui souffrent le plus ne sont pas ceux qui protestent le plus.", a-t-il déclaré à destination des manifestants qui ont défilé le 19 mars dernier.
De son côté, le Parti socialiste a déploré le refus de Nicolas Sarkozy d'abandonner les allégements fiscaux pour les contribuables favorisés et de compléter le plan de relance par des mesures sociales.