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Avant Benoît XVI, deux autres papes ont renoncé

Benoît XVI n’est pas le premier pape à abdiquer. En fait, seuls deux autres pontifes - Célestin V et Grégoire XII - avant lui ont pris cette décision irréversible de leur plein gré, ou presque.

Il n’est pas le premier. Mais il faut remonter à 1415 pour trouver un précédent à la décision de Benoît XVI de renoncer à son saint office.

Seuls deux autres papes, Célestin V (1294) et Grégoire XII (1415) ont quitté de leur plein gré - ou presque - leurs fonctions dans l’histoire de l’Église catholique. Mais les circonstances qui entourent la renonciation de Benoît XVI à la papauté en font un cas à part. “Elle intervient comme un coup de tonnerre dans un ciel serein”, affirme à FRANCE 24 le père Bruno Gonçalves, enseignant à l’Institut catholique de Paris.

Une manière de souligner que contrairement à Célestin V et Grégoire XII, la décision de Benoît XVI ne peut pas s’expliquer par des remous ou des tensions au sein de l’Église catholique. Retour sur ces deux autres rares cas de papes qui ont quitté leur poste de leur vivant.

Célestin V : Pierre de Morone n’aura été pape, sous le nom de Célestin V, que pendant cinq mois. Alors qu’il est élu le 5 juillet 1294, ce catholique à la piété reconnue de tous - un “homme de monastère dans la tradition contemplative”, rappelle Bruno Gonçalves - décide de renoncer au pontificat le 13 décembre de la même année.

Que s’est-il passé pendant ces quelques mois ? “Célestin V s’est rendu compte qu’il n’était pas l’homme de la situation”, affirme Bruno Gonçalves. À l’époque, il fallait quelqu’un de rompu à l’administration de la sainte curie et capable de gérer les pressions de puissants souverains comme Philippe le Bel ou Charles II d’Anjou qui entendaient tous s'immiscer dans les affaires de la Curie romaine.

Célestin V ne réussit pas à imprimer sa marque sur l’Église catholique. Cet homme de 79 ans invoque “l’humilité et l’insuffisance de son corps et son esprit pour assurer le gouvernement de l’Église” dans des circonstances aussi difficiles. La tâche principale à laquelle Boniface VIII, son successeur, va d’ailleurs s’atteler est de réaffirmer l’autorité de l’Église catholique face aux souverains étrangers et à Philippe Le Bel en particulier.

Grégoire XII : “Si on avait vraiment laissé Grégoire XII libre de son choix, je ne crois pas qu’il aurait démissionné”, assure Bruno Gonçalves. Ce pape qui a régné sur l’Église catholique à Rome entre 1406 et 1415 a, en effet, été victime du Grand schisme d’Occident. Il avait été élu avec pour mission de ramener la papauté d’Avignon, qui a fait sécession en 1378, dans le giron de la curie romaine.

Mais sous le règne de Grégoire XII la situation commence d’abord par s’empirer. Après un premier concile à Pise en 1409, l’Église catholique ne se retrouve plus avec deux, mais avec trois papes...

Une inflation pontificale qui fait de plus en plus désordre. Dans la confusion générale, un nouveau concile est réuni à Constance (Allemagne) en 1414 et va réussir à mettre un terme à ce schisme. Mais pour ce faire, Grégoire XII doit démissionner. Ce qu’il accepte de faire en 1415. “Il a été sacrifié pour le bien de tous”, conclut Bruno Gonçalves.

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