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L’âge de Le Pen au centre d’une polémique au Parlement européen

L’âge avancé de Jean-Marie Le Pen pourrait lui offrir la présidence de la session inaugurale du Parlement européen après le nouveau scrutin. Une perspective qui provoque une levée de bouclier dans les rangs des eurodéputés.

En juin 2009 se tiendra le scrutin européen dans les 27 pays membres de l’Union européenne. Réélu depuis 1984, le président du Front National, Jean-Marie Le Pen, brigue un sixième mandat européen consécutif. À bientôt 81 ans, le pourfendeur de "l’Europe de Bruxelles" se présente en tant que tête de liste de son parti dans la circonscription du Sud-Est de la France.

Si cette candidature n’a pas surpris le monde politique français, elle a provoqué par ricochet une polémique quant à ses conséquences probables. Car l’âge avancé du leader de l’extrême droite française pourrait lui offrir par un concours de circonstance la présidence de la session d’inauguration du Parlement européen. En effet, l’article 11 du règlement intérieur de l’institution stipule que c’est le plus âgé des eurodéputés présents qui préside le Parlement, à titre de doyen d’âge, jusqu’à l’élection du président.

"Pied-nickelé" contre "croulant"

Cette perspective a été jugée suffisamment plausible par les adversaires politiques du Front National au point de proposer de modifier le règlement. "Cette nouvelle manœuvre de la gauche cosmopolite est grotesque, d’autant plus que rien ne dit que je serai effectivement le doyen du Parlement", déclare Jean-Marie Le Pen à FRANCE 24 . "Je serai très étonné de voir aboutir la proposition du pied-nickelé soixante-huitard qu’est Cohn-Bendit", ironise le président frontiste, qui s’estime "persécuté par le Parlement européen pour des raisons politiques".

Le co-président des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a demandé ce mardi que ce soit la député la plus jeune qui ouvre la session: "Allons au fond du symbolisme : on ne veut pas des croulants." Le social-démocrate allemand Martin Schulz, président du groupe socialiste, s'est dit lui préoccupé "par le fait qu'un négationiste de l'Holocauste puisse présider la session inaugurale du Parlement européen".

Une polémique qui lance la campagne

L’association One City, qui milite pour le regroupement du Parlement européen à Strasbourg, avait contacté au cours du mois de février l’ensemble des partis européens pour leur demander de réagir en présentant des candidats plus âgés que Le Pen. "Nous n’avons reçu aucune réponse pour le moment, pourtant il serait inacceptable pour l’histoire de l’UE qu’en 2009 Le Pen puisse présider la session inaugurale", déclare Pierre Savreux, président de l’association.

Comme souvent dans l’histoire du FN, c’est par une polémique, née cette fois d’une simple hypothèse et non pas d’un choix stratégique, qu’est lancée, indirectement, la campagne électorale de Le Pen. Une campagne qui pourrait être la dernière avant qu’il ne décide de passer la main au sein du parti.