Le congrès du Parti travailliste a approuvé - par une majorité de 680 voix pour et 507 délégués contre - l'accord conclu dans la matinée par son chef de file Ehoud Barak prévoyant son ralliement au cabinet de droite de Benjamin Netanyahou.
REUTERS - Benjamin Netanyahu a enrôlé mardi les travaillistes d'Ehud Barak dans un futur gouvernement de coalition susceptible d'éviter des frictions diplomatiques avec le grand allié américain au Proche-Orient.
Aux termes de l'accord de coalition passé avec Barak, le futur gouvernement dirigé par le Likoud respectera l'ensemble des accords internationaux passés par l'Etat hébreu, a affirmé un négociateur travailliste, Shalom Simchon.
Pour ce dernier, cela veut dire endosser la "feuille de route" internationale pour la paix de 2003 et le processus d'Annapolis de 2007.
Barak, architecte de la récente offensive de Tsahal dans la bande de Gaza en sa qualité de ministre de la Défense sortant, devrait conserver son poste.
Le comité central du Parti travailliste a entériné cet accord mardi soir au terme de débats houleux.
Cinquante-sept-pour-cent des quelque 1.200 délégués travaillistes ont ainsi soutenu l'appel de Barak en vue de
rejoindre un gouvernement dirigé par "Bibi" Netanyahu, a annoncé Eitan Cabel, l'un des principaux responsables du Parti travailliste.
"Le comité central en décidé ainsi, et il l'a fait de manière très claire", a-t-il declaré aux délégués. "Nous ferons tout pour présenter un front uni".
De son côté, Barak a déclaré devant ce même auditoire, avant le vote: "Je n'ai pas peur de Bibi Netanyahu".
"Je ne serai l'alibi de personne", a assuré le ministre de
la Défense sortant en écartant l'hypothèse selon laquelle son parti aura très peu voix au chapitre sur la politique à suivre une fois au gouvernement.
CONTREPOIDS
"Nous serons un contrepoids qui fera en sorte que ce ne sera pas un gouverment étroit de droite".
Netanyahu, chargé par le président Shimon Peres de former un gouvernement à l'issue des élections législatives indécises du 10 février, s'est pour le moment bien gardé d'apporter son appui à une solution dite des deux Etats prônée avec force par la nouvelle administration américaine de Barack Obama.
Mais, selon Shalom Simchon, qui a exposé le projet de pacte entre Netanyahu et Barak, il est stipulé qu'Israël honorera tous les accords diplomatiques et internationaux passés, donc l'engagement pris à Annapolis en novembre 2007 d'aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et viable.
Toutefois, le document ne fait pas spécifiquement mention des laborieux pourparlers directs engagés entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et Israël à la suite de la conférence d'Annapolis, se bornant à assurer que le prochain gouvernement recherchera "un accord régional pour la paix et la coopération au Moyen-Orient".
Le refus de Netanyahu de se prononcer clairement pour la poursuite des pourparlers visant à aboutir à un Etat palestinien est, avec son refus d'une rotation du pouvoir, à l'origine du refus du parti centriste Kadima de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni de participer à une coalition.
Mais, avec l'éventuel ralliement des 13 députés du Likoud et le soutien déjà assuré des 15 parlementaires d'Yisraël Beïtenu et des 11 autres du Shass, le Likoud de Netanyahu disposerait d'une majorité de travail de 66 sièges sur les 120 de la Knesset, et ce alors que Kadima était arrivé en tête aux élections du 10 février.