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Budget de l’UE : la bataille ne fait que commencer

Les chefs d'État de l'Union européenne ont trouvé un accord sur un budget d'austérité de 908 milliards d'euros - une baisse historique. Le Parlement européen a d'ores et déjà annoncé qu'il ne le voterait pas.

Après avoir été adopté par les chefs d'État de l'UE, le budget européen pour la période 2014-2020 doit désormais être voté par le Parlement européen. Son président, Martin Schulz, a annoncé vendredi 8 février son refus de voter ce budget en "l’état", qu’il ne considère pas assez favorable à la croissance : "Cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l'économie européenne. Au contraire, il ne fera que l'affaiblir. Ce n'est pas dans l'intérêt des citoyens européens" ont indiqué dans un communiqué commun Joseph Daul (PPE, conservateurs), Hannes Swoboda (socialistes), Guy Verhofstadt (Libéraux), Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit (Verts).

À l'inverse, ce budget, fruit de négociations entre chefs d'État, satisfait pleinement le Premier ministre britannique, sorti grand gagnant de cet accord européen. Sans relâche, David Cameron a brillamment négocié une baisse de 3,7 % des crédits de paiement sur le budget européen pluriannuel 2014-2020 par rapport à celui de la période 2007-2013, ramenant à 908 milliards d’euros le montant de ces dépenses effectives. C'est la première fois que le budget européen adopté est inférieur à celui de la période précédente.

Maigre victoire pour Hollande

Si David Cameron mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel ont obtenu la cure d’austérité qu’ils estiment indispensable au redressement européen, François Hollande avait prévenu qu’il n’accepterait pas tous les sacrifices, notamment dans le domaine de l’agriculture. Dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), une enveloppe supplémentaire a donc été allouée à la France afin qu’elle maintienne les aides aux revenus des agriculteurs. La France devrait bénéficier de 1,25 milliard d’euros supplémentaires. Une maigre victoire pour le président français puisque le document présenté par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy fait cependant état d’une coupe de 13 % sur le budget global de la PAC.

D'autres secteurs subiront des coupes importantes, comme celui de la Cohésion qui sera diminué de 9 %. Le budget préserve l’aide alimentaire mais réduit l’enveloppe du Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) à 2,1 milliards d’euros, contre 3,5 milliards pour la période 2007-2013. L’explication : l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas jugent que le PEAD ne rentre pas dans le cadre des compétences communautaires. Près de18 millions de personnes sont pourtant concernées par ce programme.

FRANCE 24 avec dépêches