Les troupes françaises et tchadiennes ont pris le contrôle de Tessalit et de son aéroport, selon le ministère français de la Défense. Regardez le reportage exclusif de notre envoyé spécial Willy Bracciano.
Après avoir pris le contrôle d'Aguelhok, jeudi soir, les forces françaises et tchadiennes
Le premier contingent de 70 militaires européens qui vont former l'armée malienne est arrivé vendredi à Bamako, afin d'aider le Mali à assurer sa sécurité à long terme, une fois terminées les opérations militaires en cours contre les groupes islamistes armés dans le Nord du pays.
"Nous sommes venus pour permettre à l'armée malienne de tenir l'ensemble du territoire national et pour que le Mali dispose d'une bonne armée, apte à s'engager", a déclaré à l'AFP le colonel français Bruno Heluin, qui commandait ce premier contingent. Au total, 500 militaires européens sont attendus dans le cadre de cette mission. (AFP)
poursuivent la reconquête du Nord-Mali. Ce vendredi, les soldats sont arrivés à Tessalit, dernier bastion des groupes islamistes dans l'extrême nord-est du pays, "par voies terrestre et aérienne", selon une source de sécurité malienne citée par l’AFP. "Ils ont pris le contrôle de l’aéroport", ajoute-t-elle.
Ces informations ont été confirmées par le ministère français de la Défense qui indique, dans un communiqué, qu’une opération aéro-terrestre a été menée dans la zone de Tessalit dans la nuit de jeudi à vendredi. "Des éléments français des forces spéciales ont été parachutés sur l’aéroport de Tessalit afin de sécuriser la piste, peut-on lire sur le site internet du ministère. Une cinquantaine de soldats […], initialement basés à Kidal, ont été acheminés afin de permettre aux forces spéciales de lancer des patrouilles en vue de s’assurer du contrôle de la ville". Les forces tchadiennes sont, elles, parties de Kidal dans la journée de jeudi afin de rallier ce dispositif.
Depuis plusieurs jours, d'intenses frappes aériennes françaises visaient des dépôts logistiques et des centres d'entraînement des groupes islamistes dans les régions d'Aguelhok et de Tessalit, à 200 km au nord de Kidal, selon le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard. Aguelhok et Tessalit se situent dans le massif des Ifoghas, une vaste zone de montagnes et de grottes où, selon des experts et des sources de sécurité, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.
Parmi eux se trouveraient l'Algérien Abou Zeïd, l'un des émirs les plus radicaux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Iyad Ag Ghaly, ancien rebelle touareg et actuel chef d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) qui connaît parfaitement la région. C'est aussi dans cette région que les sept otages français au Sahel seraient détenus.
Attentat-suicide et mines
Si aucun combat n'est, pour l’heure, à signaler à Aguelhok, un porte-parole du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a assuré, jeudi, avoir ouvert un nouveau front dans la région de Gao face aux soldats français, maliens et africains en minant massivement les routes qu'ils doivent emprunter. "Nous avons réussi à créer une nouvelle zone de conflit, à organiser des attaques de convois et organiser des kamikazes", a déclaré dans un communiqué adressé à l'AFP Abu Walid Sahraoui.
Ce vendredi, un homme circulant à moto s'est fait exploser à un poste de contrôle de l'armée malienne à Bourem, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de Gao, blessant un soldat. Cet attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
"Nous revendiquons l'attentat d'aujourd'hui contre les militaires maliens qui ont choisi le camp des mécréants, des ennemis de l'islam", a déclaré Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, menaçant de mener d'autres actions du même type. "D'autres kamikazes sont sur le terrain pour accomplir le travail d'Allah contre les mécréants et leurs complices", a-t-il affirmé.
Cet attentat-suicide est le premier jamais commis sur le territoire malien.
Plus tôt dans la journée, un officier de la gendarmerie de Douentza, à 800 km au nord-est de Bamako, affirmait que quatre civils avaient été tués mercredi par une mine posée par les djihadistes. "C'étaient des civils qui revenaient d'une foire, sur un marché hebdomadaire de la région", a ensuite précisé le responsable de la gendarmerie qui avait d’abord annoncé la mort de quatre soldats maliens. Le décès des quatre civils a été confirmé par un membre du syndicat local des transporteurs.
itLes militaires français ont fait part, à plusieurs reprises, de leur vigilance à l'égard d'éventuelles mines ou bombes artisanales que les islamistes auraient pu dissimuler avant de prendre la fuite. En particulier, le trajet entre Douentza et Gao (environ 400 km) est dangereux en raison des mines qui y ont été dissimulées.
FRANCE 24 avec dépêches
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