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Assassinat de Chokri Belaïd : "Ils ont voulu le faire taire"

Le meurtre de l'opposant politique Chokri Belaïd suscite une vive émotion au sein la classe politique tunisienne. Le Premier ministre, Hamadi Jebali, considère cet acte comme "l’assassinat de la révolution tunisienne".

Les condamnations sont unanimes. L'assassinat de Chokri Belaïd, figure de l’opposition tunisienne, mercredi, devant son domicile de Tunis, provoque une onde de choc sans précédent au sein de la classe politique tunisienne.

"Nous sommes sous le choc", a confié à FRANCE 24 Adel Fekih, ambassadeur de Tunisie en France. "C'est un acte très grave que je condamne fermement. Les Tunisiens n'ont pas été habitués à cela", a-t-il ajouté en précisant qu'il fallait "arrêter la violence".

Adel Fekih refuse cependant de parler de risque de "déstabilisation" de la Tunisie. "C'est un cas isolé et l'on ne sait pas encore qui est derrière tout cela".

"Assassinat de la révolution"

Contacté par FRANCE 24, Fayçal Nacer, chef adjoint de la communication du parti islamiste au pouvoir Ennahda, a, quant à lui, appelé à la cohésion nationale après ce "crime politique". "Tout le monde doit se débarrasser de ses convictions idéologiques aujourd'hui pour s'unir", a-t-il martelé. "La volonté nationale doit prendre le dessus pour dire non à ceux qui veulent plonger les Tunisiens dans une guerre intestine. On ne souhaite à aucun Tunisien de mourir pour ses idées."

Le Premier ministre, Hamadi Jebali, a immédiatement condamné cet "assassinat politique et l'assassinat de la révolution tunisienne. En le tuant, ils ont voulu le faire taire", a-t-il ajouté.

Chokri Belaïd, avocat médiatique, ne ménageait pas ses critiques contre le parti islamiste au pouvoir. Le Front populaire, coalition de gauche dont il était l’un des leaders, est l'un des principaux adversaires politiques du gouvernement dominé par Ennahda qui a remporté les élections législatives organisées après le renversement de Zine el-Abedine Ben Ali, en janvier 2011.

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