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Le Premier ministre irlandais a présenté des excuses aux femmes victimes de mauvais traitements durant des décennies dans les couvents de la Madeleine. Cette déclaration fait suite à la publication d'un rapport pointant la responsabilité de l'État.

Les faits ont duré plus de 70 ans. Entre 1922 et 1996, dans les "couvents de la Madeleine" de la très catholique Irlande, plus de 10 000 pensionnaires ont été maltraitées, enfermées à cause de leur passé jugé immoral.

Ces jeunes femmes, souvent tombées enceintes hors mariage, travaillaient gratuitement dans l’une des dix laveries du couvent, exploitées commercialement par quatre ordres de religieuses catholiques. Le film de Peter Mullan, "Magdalene Sisters", sorti en 2002, s’était inspiré de leur calvaire.

Mardi, le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a présenté des excuses alors qu’il s’exprimait au Parlement, suite à la publication d'un rapport sur la responsabilité de l'État dans ces institutions. Il s'est adressé "aux résidentes qui se sont retrouvées aux laveries de Madeleine ("Magdalene launderies", baptisées ainsi par allusion à la Marie-Madeleine des Évangiles) par divers biais, dont 26 % en raison d'une intervention ou d'une implication de l'État".

"Je suis désolé pour ces personnes qui ont vécu dans un tel environnement", a-t-il déclaré, avant d’indiquer que l'État devait fournir "le meilleur soutien possible" à ces femmes dont entre 800 et 1 000 sont, selon lui, encore en vie. Mais il n'a pas évoqué précisément la mise en place d'un mécanisme transparent d'indemnisation réclamé par les survivantes.

Par le passé, l’État irlandais a toujours nié toute responsabilité, prétextant que les couvents étaient des institutions privées. Une version mise à mal par ce rapport d’un millier de pages, qui conclut à une "implication importante" de l’État.

FRANCE 24 avec dépêches