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L'opposition entame sa "dernière bataille"

Les sympathisants du parti de l'opposition, l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), sont réunis à Bangkok en vue d'une manifestation prévue vers le Parlement pour faire tomber le Premier ministre Somchai Wongsawat.

Les manifestants antigouvernementaux thaïlandais se rassemblaient dimanche à la veille d'une marche prévue vers le Parlement présentée comme la "dernière bataille" pour faire tomber le Premier ministre Somchai Wongsawat dans un pays en proie à une grave crise politique.

L'Alliance du peuple pour la démocratie" (PAD, opposition), qui occupe depuis près de trois mois le siège du gouvernement, a appelé la population à venir gonfler ses rangs pour une "dernière bataille" contre "les tyrans".

"J'ai confiance en la force du peuple. Nous sommes résolus à marcher vers le Parlement", a déclaré Chamlong Srimuang, l'un des leaders de la PAD âgé de 73 et ancien gouverneur de Bangkok.

Selon les médias locaux, les protestataires ont promis d'empêcher la tenue de la session matinale de lundi au Parlement devant lequel des barricades ont été érigées.

"Nos partisans arrivent de l'extérieur. Notre victoire est proche", a lancé Anchalee Paireerak, une porte-parole de la PAD en haranguant le millier de manifestants qui campent depuis le 26 août sur le complexe gouvernemental.

En raison de l'occupation du siège du pouvoir, l'équipe ministérielle a aménagé depuis septembre des bureaux temporaires dans un ancien aéroport.

La police a promis la plus grande retenue et assuré qu'elle n'userait de la force "qu'en cas de nécessité". "La police ne sollicitera pas l'assistance de l'armée si elle dispose des effectifs adéquats", a déclaré à des journalistes le porte-parole de la police, Surapol Tuanthong.

Le 7 octobre, une marche similaire avait dégénéré en violences (2 morts, 478 blessés) lorsque la police avait dispersé sans ménagement des milliers de manifestants pro-PAD qui avaient bloqué les accès au Parlement de Bangkok.

L'armée avait été appelée à la rescousse.

La PAD, qui compte parmi ses dirigeants des hommes d'affaires, d'anciens officiers et des syndicalistes, a juré de poursuivre son action tant que Somchai Wongsawat, beau-frère de l'ancien chef de gouvernement en exil Thaksin Shinawatra, resterait Premier ministre.

Elle l'accuse d'être une simple "marionnette" de Thaksin, renversé en 2006 par des généraux royalistes et condamné en octobre in absentia pour corruption dans son pays.

Depuis l'exil, Thaksin conserve un crédit intact auprès des petits paysans du nord et du nord-est qui constituèrent sa base électorale.

Ses lieutenants sont revenus au pouvoir à la suite des élections législatives de décembre 2007, mais la PAD a juré de faire tomber tout Premier ministre pro-Thaksin.

Alors que les membres de la PAD vêtus de jaune (la couleur du roi) préparaient leur marche, quelque 10.000 partisans pro-gouvernementaux vêtus de rouge se sont rassemblés devant un temple bouddhiste à l'extérieur de Bangkok.

Mais les organisateurs ont assuré qu'ils ne comptaient pas en découdre avec la PAD.

"Nous n'irons nulle part. Nous n'encouragerons pas ceux qui veulent se rendre au Parlement. Nous ne voulons pas d'affrontements", a déclaré le coordinateur, Chinawat Haboonnak.

La situation politique s'est aggravée depuis plusieurs mois et les incidents se sont multipliés depuis le début de l'occupation du siège du gouvernement.

Samedi, huit manifestants antigouvernementaux ont été blessés, dont un grièvement, par une attaque à la grenade à Bangkok. Il s'agissait de la deuxième attaque de ce type en moins d'une semaine.

Jeudi, une attaque, également à la grenade dans le complexe abritant les bureaux du Premier ministre, avait fait un mort et 29 blessés.