Réunis à Koweït à l'occasion d'une réunion de pays donateurs, plusieurs pays se sont engagés à financer à hauteur de plus de 1,5 milliard de dollars le programme d’aide au peuple syrien mis en place par l'ONU. Une somme que s'était fixée Ban Ki-moon.
"Nous avons dépassé l'objectif." Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé que plus d’un milliard et demi de dollars d’aide destinés au peuple syrien avaient été levés lors d'une réunion de pays donateurs qui s’est tenue ce mercredi 30 janvier à Koweït. Il a également condamné les "horreurs incessantes" du conflit et appelé une nouvelle fois à la fin des hostilités entre le régime de Bachar al-Assad et les insurgés, "au nom de l'humanité". Selon l’ONU, quelque quatre millions de civils sont affectés par le conflit sanglant qui s’éternise en Syrie depuis 22 mois.
L'Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis se sont engagés à financer le programme d’aide à hauteur de 300 millions de dollars chacun. "La porte est ouverte pour les pays qui n'ont pas annoncé d'aide pour le faire", a déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Khaled al-Ahmad Al-Sabah.
Plus tôt dans la journée, le président américain Barack Obama a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 155 millions de dollars, exhortant également les autres pays à soulager la tâche des Nations unies.
Les trois quarts de l’aide pourraient être alloués aux 700 000 Syriens réfugiés dans les pays voisins, et le reste pour ceux qui se trouvent toujours dans leur pays.
En parallèle, Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé la "dissymétrie" du soutien apporté à la Syrie. "L'aide internationale souffre d'un grave déséquilibre. Les zones sous contrôle gouvernemental reçoivent la quasi-totalité des secours internationaux et les zones insurgées une part infime", écrit l’organisation dans un communiqué.
Des affirmations immédiatement démenties par l’ONU. Selon Valérie Amos, responsable des affaires humanitaires aux Nations unies : environ 48 % de l'aide alimentaire va "aux zones tenues par l'opposition" dont les deux parties se disputent le contrôle, affirme-t-elle. "Il y a des parties de la Syrie auxquelles on n'a pas accès. Nous le regrettons et avons besoin de travailler plus avec les parties sur le terrain, notamment l'opposition", a-t-elle toutefois reconnu.
Selon un dernier bilan de l’ONU, 60 000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011.
FRANCE 24 avec dépêches