Au moins 231 personnes sont mortes dimanche dans l'incendie d'une boîte de nuit à Santa Maria, au sud du Brésil. Le pays est sous le choc et la présidente Dilma Roussef a interrompu un voyage au Chili pour se rendre sur les lieux du drame.
Le Brésil s’est réveillé sous le choc au lendemain de l’incendie dévastateur qui a coûté la vie à au moins 231 personnes et fait 116 blessés dans une discothèque de Santa Maria, au sud du pays. Les flammes, provoquées par un feu de Bengale allumé par le chanteur d'un groupe qui se produisait dans l’établissement, se sont propagées en quelques secondes.
On estime qu'un demi-millier de personnes se trouvaient alors dans la boîte de nuit. Des dizaines d’étudiants célébraient notamment une fête universitaire. "La priorité numéro un du gouvernement est de chercher à sauver des vies, celles que nous pouvons encore sauver", a déclaré dimanche soir le ministre de la Santé Alexandre Padilha.
Selon les autorités, cet incendie est "le second le plus meurtrier jamais survenu au Brésil". Face à l’émotion suscitée, elles ont lancé un appel au calme et demandé aux familles d'apporter des photos des jeunes pour faciliter l'identification. Un appel au don de sang a également été lancé.
La mairie de Santa Maria a décrété un deuil officiel de trente jours. À l’annonce du drame, la présidente Dilma Rousseff a pour sa part interrompu un voyage au Chili où elle participait à un sommet Amérique latine/Union européenne pour se rendre à Santa Maria.
Les autorités ont également annulé une cérémonie officielle prévue lundi au stade de Brasilia pour marquer le compte à rebours à 500 jours du coup d'envoi du Mondial-2014. Le Brésil, qui va accueillir le Mondial de football 2014 et les jeux Olympiques à Rio en 2016, les deux plus grands événements sportifs au monde, est actuellement sous la loupe des instances sportives internationales.
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"Scène de guerre"
Les victimes ont péri asphyxiées ou piétinées dans la cohue, a précisé le commandant Gerson da Rosa Ferreira, de la police militaire brésilienne. Selon des personnes présentes sur place, l’incendie a donné lieux à des scènes de paniques spectaculaires et l’évacuation était entravée. "Les barrières métalliques utilisées pour organiser les files d'attentes [à l'unique entrée et sortie de la discothèque, ndlr] ont bloqué l'évacuation. Les gens s'entrechoquaient, tombaient. J'ai aidé à enlever les barrières. Les pompiers aussi s'intoxiquaient avec la fumée", a raconté à Reuters Matheus Bortolotto, présent lors du drame. L'incendie a commencé vers 2h30 du matin (4h30 GMT) et n'a été contrôlé que vers 7 heures.
Des images diffusées par la télévision brésilienne ont montré des gens en sanglots à l'extérieur de la boîte de nuit, tandis que des pompiers s'attaquaient au mur extérieur à la hache et au marteau-piqueur pour ménager une issue.
Selon le chef des pompiers, Guido de Melo, la sécurité de l'établissement, inconsciente de la gravité de la situation, a dans un premier temps "bloqué la sortie des clients" pour s'assurer qu'ils payaient leurs consommations. "C'est cela qui a causé un grand mouvement de panique", a-t-il souligné.
Un commissaire de police participant à l'enquête, Sandro Meinerz, a décrit à la radio CBN "une scène de guerre, effrayante, de calamité publique: il y avait des corps partout amoncelés, noirs de fumée". Avant l'arrivée des pompiers, des habitants armés de gros marteaux ont tenté de casser les murs de la discothèque pour essayer d'aider les jeunes à sortir.
La licence autorisant le fonctionnement de la discothèque était périmée depuis le mois d'août, selon les pompiers.
L'accident est l'un des plus meurtriers de ce type. En 2003, un incendie a fait 100 morts dans une discothèque de West Warwick (Rhode Island), aux États-Unis, et près de 200 personnes ont péri dans les mêmes circonstances l'année suivante au Cromagnon de Buenos Aires.
FRANCE 24 avec dépêches