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L'optimisme inquiétant de Davos

Le Forum économique mondial s'achève sur une note plutôt optimiste. La zone euro n'est pas sortie d'affaire, mais elle inquiète beaucoup moins l'élite réunie à Davos.

Davos se termine sous le signe de la détente. Cette année, pas de meetings en urgence sur la zone euro, de paris dans les couloirs sur la survie ou la mort de la monnaie unique. Même le spectre d'une “Brit-xit”, une sortie de la Grande Bretagne de l'union européenne, ne semble pas avoir entâmé la relative bonne humeur des participants du Forum.

“Depuis le début de la crise, c'est la première fois que l'on perçoit des signes de soulagement” commente le journaliste du Financial Times Martin Wolf. Un soulagement qui le rend perplexe, et il n'est pas seul. “ L'optimisme qui règne à Davos cette année est presque inquiétant !” s'exclame Christophe de Margerie, le PDG de Total.

Lagarde : "Don't relax!"

Pour Christine Lagarde ce n'est pas le moment de lâcher prise. La directrice générale du FMI a clairement mis en garde les chefs d'Etats et de gouvernements européens à ne pas se relaxer trop vite.

Car si l'année 2012 aura été “l'année de la relance de l'euro” selon Mario Draghi, “nous n'avons pas vu les mêmes progrès du côté de l'économie réelle et c'est là que nous devons faire beaucoup plus » explique le président de la Banque centrale européenne.

Plans d'austérité après plans d'austérité, les pays en difficulté de la zone euro ne voient pas encore le bout du tunnel. Le taux de chômage dans la zone euro continue de voler de record en record, atteignant 11,9% en novembre, le double en Espagne et en Grèce, et rien ne semble indiquer un inversement de cette tendance. D'autant qu'Angela Merkel tient absolument à ce que les pays en difficultés maintiennent le cap de réduction des déficits.

Alors que les dernières prévisions du FMI prévoient une récession en 2013 en zone euro, Christine Lagarde a reconnu que "l'effet des plans d'austérité sur la croissance est plus fort que ce que nous avions anticipé il y a 3-4 ans". La directrice générale du FMI défend néanmoins la nécessité de ces plans mais en allant "un peu plus doucement" pour ne pas sacrifier la croissance.