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Le procès des cinq hommes accusés d’avoir violé et battu une jeune Indienne - décédée à la suite de l'agression - dans un bus à New Delhi s'est ouvert ce lundi en Inde. L’évènement avait provoqué une vague d’indignation dans le pays.

Le procès de cinq Indiens accusés du viol collectif d'une étudiante, décédée des suites de l'agression dans un autobus le 16 décembre à New Delhi, s'est ouvert lundi devant un tribunal spécial et le père de la victime a plaidé pour un verdict rapide prônant la peine capitale.

L'un des avocats de la défense a toutefois assuré que son client avait moins de 18 ans et qu'il devait donc comparaître devant une juridiction pour mineurs, au même titre qu'un sixième accusé se présentant depuis son arrestation comme âgé de 17 ans.

"Le procès a débuté. L'acte d'accusation a été présenté au juge et les débats commenceront le 24 janvier", a déclaré à l'AFP devant la cour d'assises de New Delhi un procureur, Dayan Krishnan, alors que l'affaire était jugée à huis clos.

Les prévenus répondent notamment de viol, meurtre, enlèvement et vol, des faits passibles de la peine de mort.

Ils comparaissent selon une procédure accélérée pour contourner le système judiciaire indien notoirement lent et sous la pression de l'opinion publique et de la famille de la victime, qui réclament un verdict rapide et exemplaire après cette affaire qui a choqué le pays et ému la communauté internationale.

Le père de la jeune fille de 23 ans a demandé peu avant le procès un jugement rapide condamnant les auteurs à la pendaison. Il a estimé que sa famille ne serait en paix qu'une fois la sentence prononcée.

"Nous avons achevé les rituels de deuil au village pour ma fille mais notre deuil ne sera achevé que lorsque le tribunal aura rendu son verdict. L'âme de ma fille ne sera en paix que lorsque la justice aura puni les hommes", a déclaré son père à l'AFP. Il ne peut être nommé pour des questions juridiques.

"Il est du devoir de la Cour et des juges de faire en sorte que la sentence soit prononcée rapidement et que tous les hommes (jugés pour ce viol) soient pendus", a-t-il dit. "Aucun homme n'a le droit de vivre après avoir commis un crime si abominable", a-t-il ajouté.

L'avocat d'un accusé, Mukesh Singh, tentait de persuader la Cour suprême de dépayser le dossier hors de New Delhi, craignant que l'émotion autour de l'affaire ne nuise à l'impartialité de la justice. La Cour a indiqué qu'elle allait examiner cette requête mardi.

L'émotion "touche chaque foyer à Delhi" et l'affaire ne peut y être jugée "sereinement", a-t-il fait valoir.

Un autre avocat a assuré que son client, Vinay Sharma, était mineur, contredisant la police qui a affirmé que cet employé d'un club de gymnastique avait 20 ans.

Un sixième suspect, qui dit avoir 17 ans, doit comparaître devant une juridiction pour mineurs.

La victime, une étudiante en kinésithérapie, qui revenait du cinéma avec son compagnon, a été violée à plusieurs reprises, agressée sexuellement avec une barre de fer, puis jetée à moitié nue hors du bus.

Elle est décédée treize jours plus tard dans un hôpital de Singapour, où elle avait été transférée après trois interventions chirurgicales et un arrêt cardiaque en Inde.

Des milliers de femmes sont descendues dans les rues de New Delhi pour demander plus de sécurité et une meilleure prise en compte des violences faites aux femmes par la police et la justice, réputées laxistes dans une société encore largement dominée par les hommes.

La défense a l'intention de plaider non coupable. Elle accuse la police d'avoir extorqué les aveux des suspects par la torture.

L'accusation brandit, de son côté, l'ADN qui confond les personnes mises en cause de manière irréfutable, selon elle. Elle s'appuie également sur les déclarations de la victime sur son lit d'hôpital et le témoignage de son compagnon de 28 ans, qui a aidé à l'identification de leurs agresseurs.

"Nous avons assez de preuves contre tous les accusés" pour les faire condamner, a déclaré le procureur Rajiv Mohan dont on attend qu'il demande la peine capitale.

Les cas de viols à New Delhi ont augmenté de 23% en 2012 par rapport à 2011, la capitale étant considérée comme la ville la plus dangereuse du pays pour ce type de crimes.

AFP

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