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Les tractations pour former un gouvernement s'intensifient

Alors que le Shass vient de conclure un accord visant à intégrer le futur cabinet du Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahou (photo), le Parti travailliste reste divisé sur une éventuelle participation à un gouvernement de droite.

Fort du soutien des ultra-orthodoxes du Shass, le leader du Likoud, Benjamin Netanyahou, tente à présent de convaincre le Parti travailliste de centre-gauche de rejoindre son gouvernement.


Le numéro un du parti, le ministre de la Défense sortant Ehud Barak, exhorte depuis quelques jours sa formation de reconsidérer une proposition pour faire partie d’un gouvernement de droite. Le 22 mars, il a désigné une équipe pour négocier une entrée dans le futur cabinet de Netanyahou, sans attendre le feu vert de son parti. Cette équipe est chargée de conclure au plus vite un accord de participation au gouvernement et de le présenter au congrès du parti qui se réunira, mardi, en session extraordinaire.


Le congrès travailliste, composé de 1 460 membres, est très divisé sur la question. Les opposants à la participation accusent Ehud Barak d’agir par intérêt personnel et de miner la crédibilité du parti. Certains, à l’instar de la ministre sortante de l’Education, Yuli Tamir, vont jusqu’à l’accuser de "mener le Parti travailliste à sa perte" en le poussant à rejoindre un gouvernement de droite qui bloquerait toute possibilité de relance du processus de paix.


Bien que capable de forger d’ores et déjà une coalition étroite de la droite et des partis religieux, le Premier ministre israélien pressenti, Benjamin Netanyahou, a obtenu, le 20 mars, du président Shimon Pérès un délai supplémentaire de deux semaines, l’objectif étant d’élargir l’assise de son gouvernement en édulcorant sa tendance fortement axée à droite. Selon le leader du Likoud, ce délai est "nécessaire pour parvenir à un gouvernement d’union nationale".


A prix d’or


Ses deux principaux alliés, Israël Beitenou (15 sièges) et le Shass (11 sièges), ont réussi à négocier leur entrée dans le futur gouvernement à prix d’or.

Le parti religieux sépharade Shass a conclu, dans la nuit de dimanche à lundi, un accord de coalition avec le Likoud, selon lequel il obtiendra quatre portefeuilles ministériels dont l’Intérieur, l’Habitat et les Cultes.


Quant au parti d’extrême droite laïc, Israël Beitenou ("Israël, notre maison"), il a remporté les portefeuilles de la Sécurité intérieure, des Infrastructures, du Tourisme et de l’Intégration (des nouveaux immigrants). Son chef, Avigdor Lieberman, s’est vu promettre, lui, le ministère des Affaires étrangères, ce qui n’a pas manqué de susciter craintes et appréhensions au Proche-Orient. Et au-delà...


Benjamin Netanyahou a désormais jusqu’au 3 avril pour former son gouvernement. S’il échoue, Tzipi Livni pourrait être désignée pour former le futur cabinet. Le parti centriste Kadima, que dirige la ministre sortante des Affaires étrangères, a, pour l’heure, écarté toute participation au gouvernement de Netanyahou en raison du refus du leader de droite de s’engager sur des pourparlers avec les Palestiniens avec la condition préalable de deux Etats.