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Le réalisateur japonais Nagisa Oshima est décédé ce mardi à l'âge de 80 ans, près de Tokyo. Auteur de films à portée politique, il avait provoqué un énorme scandale dans son pays avec l'œuvre érotique "L'Empire des sens".

Il était l’auteur de l’un des films les plus sulfureux de l’histoire du cinéma. Nagisa Oshima, réalisateur japonais du "L'Empire des sens" et du drame de guerre "Furyo", est décédé, ce mardi, près de Tokyo, à l'âge de 80 ans, a-t-on appris auprès de sa famille.

"Mon père est mort calmement, a déclaré à l'AFP son fils cadet Arata. Il était avec les membres de sa famille, sa femme Akiko et son fils aîné Takeshi. Je n'étais pas là. Mon père était à l'hôpital depuis l'année dernière et il est mort d'une infection pulmonaire."

Entre politique et érotisme

La réputation de Nagisa Oshima s’est établie dans les années 1960 avec une série de films portant sur des thèmes politiques comme la discrimination ou les limites de l'acceptabilité sociale. Catégorie dans laquelle se classe "La Corrida de l'amour" (film connu en France sous le titre "L'Empire des sens"), une œuvre érotique produite avec une société française qui a fait scandale au Japon en 1976.

Ce long-métrage raconte l'histoire, à Tokyo dans les années 1930, du propriétaire d'une auberge et de sa servante avec qui il entretient des relations qui dégénèrent en violences sexuelles. La relation du couple évolue pour inclure des éléments de sadisme et de masochisme.

Violemment critiqué dans son pays pour le contenu jugé "obscène" de "L’Empire des sens", le cinéaste a été ensuite récompensé par un prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1978 pour "L'Empire de la passion", une autre co-production française sortie cette année-là.

Bowie, Kitano, Sakamoto…

Nagisa Oshima a, par la suite, renforcé sa stature de réalisateur international avec "Merry Christmas, Mr Lawrence" (sorti en France sous le titre "Furyo"), dans lequel la star du rock David Bowie tient l'un des principaux rôles aux côtés de Takeshi Kitano, aujourd'hui devenu l'un des metteurs en scène nippons les plus honorés à l'étranger, et le compositeur Ryuichi Sakamoto qui a aussi signé la musique de ce long-métrage.

Le film décrit les relations changeantes des hommes dans un camp japonais de prisonniers de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.
 

FRANCE 24 avec dépêches