Le Mali est-il un "État en déliquescence" ("Failed State") ? À voir l’intervention militaire française en cours depuis le 11 janvier dans ce pays africain, la réponse semble évidente. L’aviation française est arrivée, en effet, en renfort de l’armée malienne, incapable de faire face seule à l’avancée des islamistes d'Ansar Dine et des autres groupes djihadistes qui menacent l'intégrité de l'État malien.

Pourtant, à regarder l’indice annuel de référence des “États en déliquescence” de l’ONG américaine Fonds pour la paix (Fund for Peace), le Mali ne s’en sortait pas si mal en 2012. Dans ce classement établi en août 2012, le pays pointe à la 79e place, coincé entre l’Inde et la Bosnie-Herzégovine.

Un décalage avec la situation actuelle qui montre à quel point les situations peuvent devenir explosives rapidement. Pour les auteurs de l'indice, le risque de voir l’État malien imploser semblait, en effet, assez faible alors même qu'un coup d'État avait eu lieu dans le pays en mars 2012 !

Les principaux problèmes de ce pays - qui a longtemps fait figure de bon élève en Afrique - tenaient à la situation sanitaire et au mauvais fonctionnement des services publics. Les velléités indépendantistes des rebelles touareg n’y étaient présentées que comme un risque à la marge.

Ce classement, cité en exemple par des organisations aussi prestigieuses que la Banque mondiale ou le Forum économique mondial de Davos, recense en fait un vaste éventail de risques qui peuvent peser sur l’intégrité d’un État. Les violations des droits de l’Homme, l’aggravation de la pauvreté, la corruption ou encore les conflits militaires sont autant de critères qui permettent à l’ONG Fonds pour la paix d’évaluer l’état de déliquescence d’un pays.

FRANCE 24 présente, sous forme d’infographie interactive, les 10 pays identifiés qui, d’après ce classement, présentent le risque le plus élevé de déliquescence.