Des centaines de milliers d'opposants au mariage pour tous étaient dans les rues de Paris, dimanche, à l’appel du collectif "La Manif pour tous". Le gouvernement a assuré que ce rassemblement n’aura pas d’impact sur le calendrier du projet de loi.
Ils étaient un million selon les organisateurs, 340 000 selon la police. Les opposants au projet de loi sur le mariage pour tous sont descendus, dimanche 13 janvier, dans les rues de la capitale. Dans le cortège, des hommes et des femmes toutes générations confondues, mais également des politiques. Élus de droite et d’extrême droite ont notamment été aperçus défilant chacun de leur côté.
Le président de l'UMP Jean-François Copé a annoncé dimanche que son parti tiendrait le 24 janvier une convention sur la famille, lors de laquelle sera notamment évoqué le sujet du mariage homosexuel.
"On va organiser une convention sur ce thème à l'UMP le 24 janvier, pour parler de cela, sans tabou, en respectant les points de vue", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.
Le maire de Meaux a également critiqué le gouvernement pour avoir qualifié la manifestation contre le mariage homosexuel de "consistante": "C'est beaucoup de monde, donc, le mot "consistant" je l'ai trouvé méprisant".
"L’affluence est considérable, ce qui montre qu’il y a une inquiétude très grande des Français", a affirmé le président de l’UMP, Jean-François Copé. En l’absence volontaire de Marine Le Pen, c’est sa nièce, la députée Marion Maréchal-Le Pen, qui a porté les couleurs du Front national. "Je crois que le FN est particulièrement légitime à battre le pavé aujourd’hui. Le combat pour la famille est un combat que nous menons depuis très longtemps déjà", a-t-elle notamment déclaré.
Il s'agirait du plus grand rassemblement à droite sur un sujet de société depuis celui pour la défense de "l'école libre" en 1984, qui avait mobilisé au moins 850 000 personnes à Paris, selon la police.
Le gouvernement oppose une fin de non recevoir
Malgré cette démonstration de force, le gouvernement continue d’afficher sa volonté d’aller jusqu’au bout. Cette manifestation a "exprimé une sensibilité qui doit être respectée", mais elle "n'empêchera pas le débat au Parlement", selon l’Élysée qui a réagi à l’annonce des chiffres de la mobilisation. Le projet de loi doit être débattu le 29 janvier à l’Assemblée nationale.
Indiquant qu’un référendum sur le sujet serait tout bonnement anticonstitutionnel, la ministre de la Justice Christiane Taubira a, dimanche soir sur TF1, ouvertement rejeté cette idée défendue par l’UMP. La réforme concerne "l'égalité des droits" et "on ne peut pas en rabattre sur cette égalité", a ajouté la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, chargée avec Christiane Taubira du projet de loi.
Le prochain grand rassemblement, cette fois-ci à l’appel des partisans au mariage et à l’adoption pour tous, aura lieu à Paris le 27 janvier, deux jours avant l’ouverture des débats à l’Assemblée. Une première "manifestation pour l’égalité", organisée le 16 décembre dernier par l’Inter-LGBT et le collectif Agissons pour l’égalité avait rassemblé près de 60 000 personnes selon la police et 150 000 selon les organisateurs.
FRANCE 24 avec dépêches