
Une réunion consacrée au projet de dépôt de bilan du distributeur de biens culturels Virgin Megastore s’est ouverte lundi, à Paris. Criblé de dettes, le groupe craint la liquidation.
"Sérénité et détermination." Les syndicats de l’enseigne Virgin Megastore, menacée par une cessation de paiement, affichaient un état d’esprit combatif, ce lundi, peu avant l’ouverture, à Paris, du comité d'entreprise (CE) extraordinaire consacré au projet de dépôt de bilan du distributeur de biens culturels.
"[La direction va] justifier le trou (dans les finances du groupe) et nous, on va vouloir comprendre pourquoi on en est arrivé à cette situation", a expliqué Ahcene Bouzit, délégué syndical FO, précisant que "si le CE refuse de donner un avis et motive sa non réponse, la direction ne peut pas se rendre devant le juge" pour déclarer le dépôt de bilan.
Du côté de la CGT, on se veut confiant. "On va étudier les documents de la direction. Nous, on croit tout à fait à la viabilité de l'entreprise sur la définition d'un nouveau projet", a indiqué à l’AFP Guy Olharan. Ce nouveau projet pourrait ressembler, selon Loïc Delacourt, élu CFE-CGC, à la mutation de Virgin en un vendeur "multicanal", c’est-à-dire couplant les achats en ligne et la vente en magasin. "Rien n'est trop tard. On est super motivés", a-t-il souligné.
Une concurrence redoutable
Comme d'autres distributeurs spécialisés tel que la Fnac, Virgin est victime de l’essor des marchés "virtuels" du disque et du DVD, comme le site Amazon, le ténor du marché, ou iTunes, la plateforme d’Apple.
Criblée de dettes, acculée par les retards de paiement, Virgin, propriétaire de 26 magasins en France, voit se profiler un avenir sombre. Symptôme criant du mal être de l’entreprise : le bail de l’emblématique Virgin des Champs-Élysées - dont le chiffre d’affaires représente 20 % du total des bénéfices du groupe - est désormais trop élevé et Virgin envisagerait de le céder. Ces deux dernières années, la société s’est déjà délestée de 200 salariés après avoir procédé à des fermetures de magasins. En cas de liquidation de l'entreprise, 1 000 salariés se retrouveraient sur le carreau.
Avec dépêches