Lors d'une rencontre, jeudi soir, au Quai d'Orsay, le ministre des Affaires étrangères a affirmé aux familles de quatre otages français enlevés au Niger par Aqmi, il y a plus de deux ans, que ces derniers étaient "vivants et en bonne santé".
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a reçu jeudi les familles de quatre otages français enlevés il y a plus de deux ans dans le nord du Niger et a affirmé qu'ils étaient "vivants et en bonne santé", malgré des conditions de détention "très dures".
"J'ai confirmé aux familles que leurs proches étaient vivants et en bonne santé, même si leurs conditions de détention sont évidemment très dures", a déclaré M. Fabius, dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre jeudi soir au Quai d'Orsay.
Cette entrevue, selon le ministre, avait pour objet "de présenter aux familles la situation et nos efforts pour aboutir à la libération de leurs proches, et de répondre à leurs questions".
Les familles des cinq autres otages français détenus en Afrique seront à leur tour reçues vendredi et le 10 janvier par le ministre.
A propos de Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Ferret, collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom enlevés le 16 septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit (nord du Niger), le ministre a précisé qu'"ils sont correctement nourris et peuvent avoir accès à un médecin".
"J'ai également informé les familles que nous avons à nouveau pu faire passer aux otages des produits d'hygiène et des médicaments. Les courriers préparés par les familles leur ont bien été transmis comme les fois précédentes", a ajouté M. Fabius.
Le ministre a fait part de la "détermination" des autorités et des entreprises françaises "à obtenir la libération" des otages et leur retour en France "aussi vite que possible".
"Beaucoup de ces informations sont confidentielles et n'ont donc pas à être rendues publiques. Aussi frustrant que cela puisse être, le traitement des affaires d'enlèvement exige en effet la plus grande discrétion, dans un souci d'efficacité et dans l'intérêt même des otages", a-t-il rappelé.
Fin décembre, la soeur de Marc Ferret, Françoise, avait déploré le manque d'informations sur des négociations en cours pour leur libération et estimé que ces salariés d'entreprises françaises "n'auraient jamais dû se retrouver otage si toutes les précautions avaient été prises".
Début décembre, Clément Legrand, le frère de Pierre Legrand, s'était adressé directement aux ravisseurs dans une vidéo en leur faisant part de l'incompréhension des familles devant le blocage de la situation.
"Je partage l'angoisse et l'impatience des familles dans ces moments si difficiles. Je leur ai dit à nouveau notre soutien, notre solidarité, notre admiration pour le courage dont elles font preuve", a déclaré M. Fabius.
Il a rappelé que le Centre de crise du ministère des Affaires étrangères était entièrement mobilisé et disponible pour recevoir les familles "aussi souvent qu'elles le demandent". "Elles y ont un correspondant qu'elles peuvent joindre à toute heure du jour et de la nuit. Si les familles ne peuvent pas se déplacer jusqu'à Paris, des agents du ministère peuvent se rendre chez elles", a-t-il assuré.
Le mois dernier, Aqmi a accusé le gouvernement français de bloquer les négociations, affirmant que les otages étaient "jusqu'à présent vivants". Le lendemain, le 26 décembre, Paris a exigé "la libération sains et saufs" des Français.
Neuf Français sont actuellement retenus en otages à l'étranger, tous sur le sol africain. Parmi eux, au moins six sont détenus par Aqmi.
(AFP)