Victoire impérative pour Marc Lièvremont et ses hommes. À l'occasion de la dernière journée du tournoi des VI Nations, face à l'Italie, la France tentera d'oublier une campagne moribonde marquée par une déroute à Twickenham.
AFP - Le XV de France, écarté de la lutte pour le titre dans le Tournoi des six nations après la débâcle en Angleterre, tentera de sauver son honneur contre l'Italie, samedi à Rome, pour oublier une campagne ratée et se rassurer avant une terrible tournée estivale dans l'hémisphère Sud.
Larvée depuis le début du Tournoi, mise entre parenthèses après la victoire (21-16) contre le pays de Galles, la crise s'est définitivement installée dans les rangs français. Les murs du Centre national (CNR) de Marcoussis ont tremblé cette semaine durant "l'autopsie" de la défaite (34-10) de Twickenham, selon les termes de l'entraîneur des avants, Didier Retière.
Examiner les causes du décès ne fût pas chose aisée. Les entraîneurs ne "s'expliquent toujours pas" comment leurs joueurs, quinze jours après leur victoire de prestige contre les tenants gallois, ont pu sombrer corps et âmes face à une Angleterre en plein doute, encaissant un terrible 34 à 0 en quarante-deux minutes.
L'entraîneur français Marc Lièvremont s'est beaucoup employé à réaffirmer une autorité que lui contestent les observateurs. Son avertissement est limpide: en cas de nouvelle contre-performance, certains de ses joueurs ne revêtiront plus le maillot du XV de France auquel ils ont "manqué de respect."
"Laver l'affront"
Comment imaginer, en effet, se rendre en tournée en Nouvelle-Zélande et en Australie en juin avec des joueurs balayés en Angleterre et incapables de révolte ? Et pour l'heure, comment survivre en cas de première défaite contre l'Italie dans le cadre du Tournoi, envisagée du bout des lèvres par certains cadres de l'équipe ?
N'ayant décidément pas l'âme d'un bourreau, Lièvremont a tenu à conserver le même groupe, renforcé par le revenant Frédéric Michalak et le talonneur William Servat après les forfaits sur blessures de Sébastien Tillous-Borde et Benjamin Kayser.
"C'est une chance exceptionnelle qui est donnée à ce groupe de laver l'affront, de se rattraper, même si ça ne suffira certainement pas pour digérer cette gifle, cette humiliation de Twickenham pour le match le plus important de l'année", s'est justifié Lièvremont.
Quatre changements ont néanmoins été opérés dans le XV de départ proposé aux voisins transalpins: Fritz récupère une place de titulaire prématurément confirmée à Bastareaud. Damien Traille occupera l'arrière à la place de Maxime Médard, qui glisse à l'aile droite.
Prudence italienne
Julien Bonnaire retrouve une place de titulaire en troisième ligne, reléguant en deuxième ligne un Sébastien Chabal affecté par les critiques. Et le pilier gauche Fabien Barcella retrouve son poste aux dépens de Lionel Faure.
L'Italie, elle, concocte une réception toute "latine" aux Français et ne se fera pas prier pour aggraver la situation si l'occasion se présente. Chacun ses problèmes: les Azzurri veulent avant tout éviter la "cuillère de bois".
Surtout, passés les errements de février, en Angleterre et face à l'Irlande, l'Italie a fait trembler le pays de Galles samedi dernier, avant de céder dans les dix dernières minutes (défaite 20-15). Mais si l'entraîneur sud-africain Nick Mallet a logiquement conservé le même groupe, la prudence est de rigueur.
"Le visage de l'équipe de France, c'est la deuxième mi-temps contre l'Angleterre et le match contre le pays de Galles, a-t-il assuré. Toute la semaine, on s'est efforcés de dire aux joueurs qu'on a bien joué contre le pays de Galles mais que cela ne veut pas dire qu'on va le reproduire contre la France." Jamais, pourtant, le contexte n'a été aussi favorable.