De violents combats ont opposé, mercredi, les forces du régime aux rebelles qui tentent de prendre plusieurs places fortes militaires dont un aéroport dans le nord de la Syrie. Selon l'ONU, le conflit a fait plus de 60 000 morts depuis mars 2011.
Les premiers jours de 2013 n'ont amené aucun changement en Syrie, où 60 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début du conflit entre les forces du régime de Bachar al-Assad et les rebelles. Depuis Genève, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a en effet affirmé, mercredi 2 janvier, avoir recensé 59 648 personnes tuées dans le pays entre les premières manifestations lancées dans le sillage du printemps arabe le 15 mars 2011 et la fin novembre 2012.
"Étant donné que le conflit s’est poursuivi sans relâche depuis fin novembre, nous pouvons supposer que plus de 60 000 personnes ont été tuées jusqu'au début 2013", a dit la Haut-Commissaire Navi Pillay dans un communiqué, estimant ce nombre "bien plus élevé qu'attendu et réellement choquant".
Des dizaines de personnes mortes dans une explosion
Mercredi un raid aérien sur une station-essence près de Damas a fait des dizaines de victimes. Par ailleurs, de violents combats opposaient encore l'armée syrienne à des rebelles - des djihadistes en majorité - autour de l'aéroport militaire de Taftanaz dans la province d'Idleb, dans le nord-ouset du pays, faisant des morts des deux côtés, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées dans l'explosion d'une station-essence touchée par un raid aérien dans une localité proche de Damas, rapportent l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants anti-régime. L'ONG qui s'appuie sur un important réseau de militants et de médecins a précisé ne pas être en mesure de fournir dans l'immédiat un bilan plus précis de cette explosion qui a eu lieu près de Mliha, située dans la Ghouta orientale, une région de vergers qui borde la capitale.
Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) a estimé qu'au moins 50 personnes y avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées, précisant que le bilan pourrait augmenter car des corps étaient encore sous les décombres et que d'autres avaient été réduits en cendres.
L'aéroport d'Alep fermé, bombardemment aux abords de Damas
Les réfugiés syriens sont actuellement plus de 540 000 en Irak, en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Egypte, selon le dernier rapport sur la Syrie du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies.
Ce chiffre a augmenté de 140 000 au cours des six dernières semaines.
À Alep, l'aéroport, cible à plusieurs reprises d'attaques rebelles, a été fermé mardi 1er janvier. C'est la première fois depuis le début de la révolte en mars 2011 que les autorités ont officiellement fermé un aéroport international.
L'artillerie du régime a également bombardé mercredi matin les localités de Douma et de Harasta, au nord-est de Damas, ainsi que le quartier proche de Qaboun à Damas, tandis que les troupes bombardaient les quartiers du sud de la capitale. Dans la nuit, plusieurs localités proches de Damas ont également été bombardées.
L'OSDH rapporte que 104 personnes ont péri en Syrie pour la journée de mardi, dont 35 civils, 38 rebelles et 31 soldats. Face à la répression sanglante de la révolte par le régime, l'opposition s'est militarisée et le pays est désormais en proie à une guerre civile qui a fait plus de 46 000 morts, selon le dernier bilan de l'ONG.