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2012, une belle année pour la Bourse de Paris

Après deux années consécutives de baisse, le CAC40 est reparti à la hausse en 2012 (+15,2 %). Mais cette reprise qui se vérifie aussi sur les autres grandes places boursières européennes reste fragile. Explications.

C’est un chiffre qui tranche avec la morosité économique ambiante : +15,2 %. Il s’agit de la progression sur un an du CAC40 qui s’établit à la fin de la dernière séance à 3 641,07 points. Même s’il reste loin de son niveau d’avant crise (5 614,08 points à la fin de 2007), l’indice vedette de la Bourse parisienne aura fortement rebondi en 2012 après deux années consécutives de baisse (-16,95 % en 2011 et -3,34 % en 2010).

Dans le détail, les valeurs financières (Société générale : +65 % sur un an ; BNP Paribas : +40 %, Crédit agricole : +40 % ; Axa : +33 %) ont tiré l’indice vers le haut, tout comme certaines valeurs de l’automobile (+56,7 % sur un an pour Michelin, +51,8 % pour Renault ; PSA fait toutefois figure d’exception : - 54,82 % à en raison des incertitudes sur son avenir). La palme de la plus forte hausse annuelle revient au dernier entré au CAC40, le spécialiste de la carte à puce Gemelto (+80,9 %). Seuls 22 titres cotés à Paris ont connu une baisse sur l’année 2012, parmi lesquelles figurent notamment les valeurs des télécoms (-13 %) et des services aux collectivités (GDF Suez : -26,3 % ; EDF : - 25,6 %).

Le rôle décisif de la BCE

Cette tendance à la hausse se confirme sur les grandes places boursières européennes, puisque, à Londres, le Footsie a gagné 5,84 % en un an et, à Francfort, le DAX 29,06 %. Cette hausse traduit un regain de confiance chez les investisseurs par rapport à 2011, lié notamment à l'action de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’éloignement des craintes autour de la crise de la dette grecque.

Le 26 juillet fut une date décisive dans l’année boursière. Ce jour-là, le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré que l’institution était "prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro", jouant son rôle de pare-feu face à tous ceux qui misaient sur un éclatement de la zone euro.

Les mécanismes d’aide aux pays en difficultés mis en place dans les mois suivants, comme le  programme illimité de rachat de dette qui a permis à l’Espagne ou l’Italie de faire baisser les taux auxquels ils empruntaient, ont fini de les décourager.

Prudence de mise

Cette reprise sur les marchés financiers doit toutefois être relativisée. Tout d’abord, le volume des échanges est resté faible en 2012 par rapport aux années précédentes. Et puis le contexte international reste fragile : les investisseurs abordent l’année 2013 dans la crainte qu’aucun accord ne soit trouvé aux États-Unis pour éviter le ‘’mur budgétaire’’, ce qui entraînerait une forte hausse des impôts et une baisse des dépenses publiques dans le pays et des répercussions sur toute l’économie mondiale.

Pour ce qui est de l’Europe, des inquiétudes subsistent autour de la croissance, qui reste au point mort alors que la reprise semble s’amorcer aux États-Unis et dans les pays émergents. D’autres évènements peuvent aussi survenir, freinant l’embellie. "Quid d'une demande de sauvetage de l'Espagne, d'une nouvelle restructuration de la dette grecque, des réformes en France ? Les élections en Allemagne et en Italie vont mettre aussi un peu de pression sur les marchés, estime ainsi Olivier Raingeard, chef économiste pour la banque Neuflize OBC. Les dirigeants vont devoir s'entendre pour desserrer les contraintes budgétaires qui pèsent sur les États afin de redonner un peu d'air aux économies", poursuit-il, interrogé par l’AFP.

Dans ses vœux pour l’année 2013, la chancelière allemande, Angela Merkel, a d’ailleurs prévenu que la crise était ‘’loin d’être terminée’’. Y compris pour les marchés ?