Le Tribunal pénal international chargé de juger les actes de génocide au Rwanda a condamné jeudi un ex-ministre rwandais à 35 ans de prison. Ce jugement est le dernier rendu en première instance par le tribunal.
Dix-huit ans après sa création, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a rendu, jeudi 20 décembre, son dernier jugement en première instance. Augustin Ngirabatware, ex-ministre dans le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide rwandais, a été condamné à 35 ans de prison par le tribunal basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.
L’homme, présenté comme l’argentier du génocide par le procureur, a été déclaré "coupable de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et viol". En avril 1994, il avait distribué, dans sa commune natale de Nyamyumba (nord du Rwanda), des armes à des miliciens, les encourageant à tuer leurs voisins tutsis. Il est également le gendre de Félicien Kabuga, l’un des neuf accusés du TPIR encore en fuite.
Dernier jugement en première instance
Une condamnation qui porte à 55 le nombre de jugements rendus en première instance par le tribunal, sur 75 accusés. Dix accusés ont été acquittés. Une quinzaine de dossiers en appel doivent encore être jugés, avant que le tribunal ne ferme ses portes, fin 2014.
Créé dans la foulée du génocide, le tribunal a pour vocation de juger les principaux responsables des actes de génocide perpétré au cours de l’année 1994. Entre les mois d’avril et juillet, les crimes perpétrés par des extrémistes hutus ont fait 800 000 morts, selon l’ONU.
FRANCE 24 avec dépêches